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Croisière en catamaran : aux Caraïbes comme un pirate (de luxe)
14 SEPTEMBRE . 2023
L’été se termine et vous voilà rêvant déjà à de lointaines îles désertes, loin de la foule, loin de la routine… Comme toujours, Les Hardis ont la solution à vos problèmes et la réponse à vos rêves les plus fous (si, si). Souvenez-vous : Barbuda la méconnue des Petites Antilles, ses paysages à couper le souffle… Cette fois-ci, on embarque avec les croisières Catlante direction les Caraïbes, rien que ça. Et au diable la rentrée.
Au loin, le grand rocher se dessine en apostrophe, se découpant des eaux bleu turquoise. Espérons pour vous que l’arrivée à Saint-Vincent, au beau milieu des eaux divines des Caraïbes, se passe un peu plus au sec que pour l’infortuné Jack Sparrow. Eh oui : c’est ici que prit place plusieurs tournages de la saga Pirates des Caraïbes. Au détour d’une vague mousseuse, le rocher des pirates pendus. Dans l’un des restaurants de Wallilabou Bay, le fameux mât du navire coulant à pic – la barcasse, devrait-on dire – du pirate qui parvient au port juste à temps. Plus loin, sur l’île, le Fort Charlotte, objet de mémorables coups d’épée entre pirates et soldats dans l’épopée… Et si la la malédiction du Black Pearl est une fable de pirates inventée par les studios de Disney, l’archipel des Grenadines regorge bel et bien de légendes fascinantes et mystérieuses, de paysages saisissants d’émotion, d’une histoire et d’une culture riches. De la découverte des recoins planqués aux inoubliables langoustes à déguster les pieds dans le sable, aux Hardis, on vous a préparé de quoi vous prendre pour un pirate des Caraïbes… Le confort d’un catamaran Catlante en sus.
Seuls au monde (avec les langoustes) à Tobago Cays
Laissons un instant Jack Sparrow, Will Turner et la belle Elizabeth Swann de côté. Notre navire de pirate à nous, le catamaran Catlante 720, fait une première halte dans les eaux transparentes après avoir glissé entre les cinq îlots déserts de Tobago Cays.
C’est ici que vit tranquillement l’une des plus belles barrières de corail. Tortues marines, poissons et autres raies peuplent ce parc marin – et protégé – des Tobago Cays et s’observent à loisir pour les amateurs de snorkeling. Si vous n’avez pas l’impression d’être au bout du monde ici, foi de Hardi, on ne sait pas ce qu’il vous faut. Welcome to the Caribbean, love ! C’est sur l’une de ces îles, Petit Tabac, que fut d’ailleurs tournée la mémorable scène de beuverie entre Johnny Depp et Keira Knightley, aka Jack et Elizabeth, pirates abandonnés d’un soir. Mais nous, on vous propose mieux qu’une cuite au vieux rhum : un dîner sur l’une de ces plages désertes. Au programme, barbecue traditionnel préparé par les pêcheurs au coucher du soleil, fruits et légumes du pays, langoustes et poissons pêchés l’après-midi. Décidément, vous ne regarderez plus jamais Pirates des Caraïbes de la même manière…
A bord du Catlante 720
Spoiler : ici, pas de mât qui vous prend en traître en virant de bord. Pas de cales qui s’inondent. Après avoir testé le Catlante 600 à Barbuda et le Catlante 620 en Toscane, on vous le dit : le Catlante 720, c’est le nec plus ultra du cata, confortable, luxueux et rapide. Mais visez plutôt. 6 cabines à lits doubles et simples, salles d’eau privatives, clim chaud/froid, salon avec vue panoramique, cuisine équipée, fly bridge avec salon extérieur, bain de soleil et tout le matériel nécessaire pour explorer les fonds marins des Caraïbes. Avec ça, inutile de craindre l’abordage du Black Pearl.
Béquia, la mémoire des pêcheurs
C’est qu’ici, on ne rigole pas avec la pêche. Et avant toute chose, parce que la population de l’archipel, encore très pauvre, vit de ces grands réservoirs à poissons. Du côté de l’île Bequia, la plus grande des Grenadines, on cultive d’ailleurs une tradition disparue partout ailleurs : la chasse à la baleine. A la fin du XIXe siècle, dans cette colonie française, on n’y trouvait pas moins de 8 compagnies de chasseurs, dont une toujours en activité à la fin des années 1970 ! L’exercice était plutôt sportif. Mais jugez plutôt : douze types en chaloupe, harpon à la main et un coup de lance final dans le cœur du cétacé, par un maître d’équipage qui lui sautait sur le dos (rien que ça), tandis que le reste des pêcheurs tentaient de lui fermer la gueule pour éviter qu’il ne coule ensuite. Tout un programme qu’on peut découvrir au Whaling Museum de Bequia.
Végétaliens et écolomilitants s’abstenir. On vivait à tous niveaux d’une baleine, par ici. La graisse ? Fondue pour faire de l’huile. La viande ? Partagée et consommée. Les os ? Vendus aux touristes ou servant au décor local, jusqu’au mobilier ! Et pour ne pas perdre la main, deux chasses à la baleine par an sont encore organisées.
Venus d’Europe, en particulier d’Ecosse, et des Amériques, les charpentiers de marine ont, naturellement, suivi les pêcheurs et élu domicile à Béquia, devenue au fil du temps un escale incontournable pour les marins. C’est ainsi que la plupart des navires destinés au commerce étaient fabriqués ici, créant une véritable économie locale. Une tradition destinée à mourir dans les années 1980, concurrence des coques métalliques oblige. Depuis, les artisans du coin se sont reconvertis aux modèles réduits, qu’on retrouve à Port Elizabeth. Ne ratez pas l’atelier des frères Sargeant et leur petit musée maritime.
La belle île tropicale aux collines verdoyantes, s’est depuis principalement reconvertie au tourisme. Ambiance festive, villages de pêcheurs colorés, charme anglo-saxon seront à découvrir… Après la sieste.
Moonhole, le fantôme de l’utopie écolo
En bon pirate, vous ne serez pas contre une histoire de fantômes… A ceci près que la nôtre fleure bon la Dolce Vitafaçon Caraïbes écolo des années 1960. A la fin de la décennie précédente, un couple américain, Gladdie et Tom Johnston, décide de claquer la porte d’une agence de pub pour poser ses valises à Bequia. A l’époque, c’est Moustique qui concentre l’attention de la jet-set internationale. L’extrême-ouest de l’île de Béquia, inhabité, comporte une étrange formation de voûte géologique surnommée Moonhole et seulement accessible par la mer. Coup de cœur.
Quelques années plus tard, les Johnston sont les heureux propriétaires de 30 hectares et commencent à construire une maison sous l’arche naturelle de la roche volcanique avec les maçons du coin. La maison, ou plutôt la citadelle miniature, se construit petit à petit en pierre locale, en partie troglodyte, toute en pièces ouvertes sur l’extérieur et en matériaux récupérés de naufrages ou recyclés, l’ensemble relié par des escaliers à plusieurs niveaux dégringolant dans les eaux claires… L’idée ? La demeure se conçoit comme un écrin ouvert sur la nature, pour vivre à l’extérieur, en intérieur. Une utopie comme on les aime…
Le petit paradis à la Robinson Crusoé imaginé par le couple Johnston attire bientôt l’intelligentsia du monde entier et les publications dans la presse internationale. Tom Johnston, qui n’avait jamais été architecte, se voit très demandé et fonde la Moonhole Company Limited, visant à développer la propriété et sa philosophie. 16 autres maisons voient le jour, ainsi que des quartiers pour le personnel des lieux et un endroit de rassemblement pour la communauté tropicale. Avec la mort de l’architecte, en 2001, tout fout le camp : l’esprit de communion disparaît progressivement, les nouvelles générations se bagarrent pour prendre le contrôle de la société, l’entretien est à l’arrêt, certaines propriétés sont modifiées à l’inverse de la vision originelle… Après quelques combats judiciaires, Moonhole reprend du poil de la bête et ses différentes maisons se louent désormais – la mode du tourisme écologique a du bon – pour couvrir les frais d’entretien et petit à petit, refaire de l’utopie un paradis. En attendant, on fend les eaux de nuit pour se faire une petite frayeur et admirer l’aspect encore un peu sépulcral de Moonhole au clair de lune…
Avoir la foi, ça paye à Mayreau
Ici se planquent deux des plus belles plages des Caraïbes, rien que ça : Salt Whistle Bay et Saline Bay déploient leur sable blanc parfait sur la petite île de Mayreau, à deux pas du village perché Old Wall, ses maisons en bois coloré et son petit bar tenu par Robert le rasta, chez qui on sirote quelques cocktails sur un air de reggae… On vous passe le détail pour rester politiquement correct, mais la descente vers le catamaran peut tanguer un poil. Heureusement, vous aurez pensé, pour le repas du soir, à acheter des oursins aux pêcheurs en mer, qui vous les préparent directement à l’arrière du bateau avant de vous laisser filer. Oui, on pose ça là. A moins que vous ne préfériez les lambis, ces gros coquillages locaux et si savoureux, arrosés d’une rasade de rhum local… Mais on s’égare.
Reprenons. Ici aussi, l’histoire des lieux et des gens est pleine de saveur ! Les quelques 300 âmes de l’île forment une communauté autonome et si l’île de Mayreau est la plus modeste des Grenadines, c’est aussi celle, habitée par les descendants des colons et esclaves qui, à l’époque, avaient refusé d’être délogés et installés sur l’île principale de Saint-Vincent.
Le héros local, c’est le père Divonne, dont on visite encore la petite église catholique – on précise, puisque la majorité de l’archipel répond au culte réformé – au faîte du village. En 1972, le prêtre résolut le problème de l’eau douce et courante sur l’île en l’équipant d’un récupérateur collectif construit à mains nues (!) et à flanc de colline aidé par la population locale. Le héros de Mayreau, vous dit-on : Will Turner n’a qu’à bien se tenir. Drink up me hearties yo ho !