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Les bonnes adresses de Rio de Janeiro
19 OCTOBRE . 2023
Rio s'étire dans le sud du Brésil autour de l'étincellante baie de Guanabara, ses courbes folles courant en tous sens – entre morros (collines), lacs et anses sensuelles, jungle et plages de rêve – sont irrésistibles. Une ville lascive à l'énergie folle, que la musique anime sans cesse. Que faire à Rio en 48h ? Les Hardis vous ouvrent le chemin.
Jour 1
Quelque soit l’époque, Rio de Janeiro, la plus belle ville du Brésil, vous accueille avec 20°C minimum. Malgré les pluies de mars et la touffeur de l’été austral, son climat de savane tropicale demeure un enchantement. Faites connaissance avec la ville en remontant le cours du temps – à défaut de remonter celui d’une rivière (rio en portugais) que les colons avaient fantasmé le 1er janvier (janeiro) 1502 – et mettez le cap sur le Centro. Ce quartier d’affaires dressé de tours modernes est aussi le cœur historique de la ville. Ainsi, la Praça XV est sertie de quelques monuments remarquables comme le Palais Impérial, splendide résidence coloniale qui accueillit au XVIIIe siècle les gouverneurs du Brésil, ou la cathédrale Notre-Dame-du-Mont-Carmel, construite en 1761.
Remarquable également, à 800 mètres, l’église de Saint François de Paul, de deux ans son aînée (1759), et ses dorures baroques. A deux pas de là, le Centro Cultural Banco do Brasil – qui est l’ancienne Bourse – et sa vertigineuse rotonde intérieure vaut le coup d’œil, tout comme les excellentes expositions qui s’y tiennent. Si le cœur vous en dit, poussez plus au nord, jusqu’au colossal et futuriste Museu do Amanhã (Musée de Demain), consacré à la création de l’univers et au développement durable. Juste à côté, inauguré la même année (2015), à l’occasion des Jeux Olympiques, le boulevard olympique exhibe le travail d’Eduardo Kobra : une fresque titanesque représentant toutes les ethnies de la planète. Non loin, sur la place de Pedra do Sal, le lundi et le jeudi soir, une samba de tous les diables fait se lézarder les murs, attirant une foule compacte de cariocas (habitants de Rio) et de gringos (étrangers). C’est ici que furent débarqués les premiers esclaves africains du temps de la colonisation portugaise. Tout un symbole. Du côté de Cinelandia, l’ancien quartier des cinémas, pensez à saluer le Théâtre municipal et ses airs d’Opéra-Garnier.
Pour déjeuner, direction Lapa, ses nombreux restaurants et son emblématique aqueduc d’inspiration romaine. C’est le quartier festif par excellence : le week-end, caïpirinha et samba emplissent les rues dans un palpable élan d’euphorie. Pour l’heure, contentez-vous de déposer vos valises au Selina, impeccablement tenu, bien placé et réputé pour son rooftop bar, et visitez la Cathédrale Saint-Sébastien, sorte de pyramide brutaliste d’inspiration maya. Allez ensuite vous faire tirer le portrait dans la rue voisine, avec en fond les 215 marches du célébrissime escalier Selarón, monument national exhibant pas moins de 2 000 carreaux de faïence récoltés dans une bonne centaine de pays.
C’est aussi un moyen d’accès tout trouvé pour accéder au quartier haut-perché et bohème de Santa Teresa. Imbroglio de collines, de ruelles pavées très pentues et d’arbres exubérants, il attire artistes et noctambules en goguette. Les galeries, petits cafés de charme et bar musicaux se succèdent, laissant place, ici ou là, à de vertigineux panoramas. Il y a quelque chose de provincial ici. On flâne, on rêvasse, loin du tumulte du bas de la ville.
Si vous n’avez toujours pas déposez vos bagages, choisissez le MGallery Santa Teresa Hotel, formidable boutique-hôtel installé dans une fabrique de café de 1850. Sophistication, élégance et essences naturelles sont les maîtresses de maison. En fin de journée, des airs de bossa-nova infusent l’espace du bar à cocktail et son balcon panoramique.
Puis la nuit, annoncée par le chant d’oiseaux tropicaux, vous cueille soudain, vers 18h30. Si vous disposez d’encore un peu d’énergie, dirigez-vous vers le Bar do Serginho, l’un des temples du choro, musique traditionnelle brésilienne évoquant une joyeuse complainte. Si vous avez plus d’énergie que ça, direction Lapa et son bataillon de clubs de samba. La Casa da Cachaça amadouera aussi les fins palais : y macèrent dans des jarres démesurées des eaux de vie antédiluviennes !
Jour 2
Levé avant le soleil, mettez le saint patron dans votre viseur : le Cristo Rendentor protège six millions de cariocas depuis son Corcovado, l’apic le plus sensationnel de la cité. On le rejoint en téléphérique ou en hélicoptère. De là-haut, vous assisterez à un glorieux lever de soleil. Et vous éviterez la foule. Ensuite, engouffrez-vous dans la forêt de Tijuca, l’immense parc national qui traverse Rio de part en part. Non, vous ne rêvez-pas, vous êtes bel et bien en pleine jungle au cœur de la ville, et ce sont bien des singes qui vous observent depuis la canopée.
Rafraîchissez-vous dans les eaux vives des cascades qui ponctuent la descente, puis terminez la matinée par la visite d’un autre sanctuaire : le Jardin Botanique (ne manquez pas la majestueuse allée des palmiers royaux ni le pavillon réservé aux fragiles orchidées !) Juste à côté, le Parc Lage abrite un somptueux palais qui accueille depuis 1966 l’Institut des Beaux-Arts, mais aussi un excellent restaurant dont les tables sont distribuées autour d’un calme plan d’eau. D’autres très bonnes adresses se trouvent de l’autre côté du boulevard comme le réputé Casa Camolese ou le jeune et discret Boutique Do Mar.
Offrez-vous ensuite une promenade digestive le long des rives de Lagoa, zone résidentielle aux villas coquettes réparties autour du lac, avant de déboucher sur Leblon, beau quartier aux vertes allées non moins chic. Au pied de la silhouette des Dois Irmãos (les Deux Frères), deux monumentaux blocs de pierre arrondis, s’étale cette plage tant rêvée : Ipanema !
Entre filets de foot-volley, chaises de plage et vendeurs ambulants, sans doute chercherez-vous du regard la fameuse garota de Ipanema que chantait Joao Gilberto, une noix de coco bien fraiche en main. Au niveau du Posto 9, point de repère des plagistes branchés, installez-vous dans une chaise-longue et admirez le spectacle : vous êtes dans une carte postale !
Voila que le ciel tourne à l’orangé. Il est temps de reboutonner sa chemise, d’enfiler ses havaianas et de s’offrir quelques caipirinhas en terrasse, accompagné de pão de queijo, ces délicieuses petites boules de pain au fromage typiquement brésiliennes. Une fois la nuit bien installée, plusieurs options s’offrent à vous. Si le football a pour vous, comme pour les Brésiliens, le statut de religion, et qu’un match se joue ce jour-là, rendez-vous au stade Maracanã. Ambiance assurée !
Autrement, dépassez le fameux rocher d’Arpoador, frontière naturelle entre les plages d’Ipanema et de Copacabana en même temps que spot de surf urbain de première catégorie, et longez la mer. Le Pão de Açúcar (Pain de Sucre), stoïque, veille sur la ville. Poussez la porte du Beco das Garrafas et prenez place dans l’un des fauteuils en velours décati. Dans cet immortel refuge de la bossa-nova se produisirent notamment Baden Powell ou Sergio Mendes… En observant le reflet tamisé des lampes dans votre cocktail, bercé pour de douces mélodies, vous comprendrez subitement que vous n’êtes plus dans une carte postale. Vous êtes désormais dans un décor de légende. Le départ approche. Et le fameux saudade brésilien, indescriptible et joyeuse nostalgie, vous accompagne déjà.