Culture
Les grandes expositions à voir à Londres
12 OCTOBRE . 2023
Cet automne, Londres accueille la grande Foire d’art contemporain Frieze Art Fair, et en profite pour inaugurer ses grandes expositions muséales. De la musique électro aux rétrospectives de deux icônes de l’art contemporain, Les Hardis vous dévoilent les expositions à ne pas manquer !
Marina Abramović à la Royal Academy, la performance d’une vie
La Royal Academy ouvre enfin les portes de son hommage à l’artiste Marina Abramović, plusieurs fois décalé dans le temps pour cause de pandémie. On ne présente plus cette pionnière de la performance artistique qui sillonne le monde depuis les années 1970 pour explorer l’endurance, la douleur, la résilience et la mort. Celle-là même qui s’était rendue à la merci de son auditoire pendant des heures pour l’œuvre Rhythm 0, reconstruit aujourd’hui la scène dans le musée londonien. La série d’objets proposés à l’époque est là, de la rose au pistolet chargé, comme pour demander : “et vous, vous feriez quoi si je vous laissais mon corps ?”.
Le musée met aussi en scène des performances en direct, effectuées par des disciples d’Abramović qui pense depuis un moment déjà à sauvegarder son travail pour les générations futures. Pas étonnant donc que l’exposition ouvre avec des images de ces âmes prises sur le vif, plantées une à une dans le regard hypnotique de l’artiste lors de la performance The Artist is Present en 2010 au MOMA. Pas forcément assagie mais plus pragmatique, Abramović explique lors du vernissage qu’après un expérience de mort imminente, elle pense désormais à rire et à s’émerveiller de la vie. On a hâte de voir ça.
Marina Abramović, Royal Academy, jusqu’au 1er janvier 2024
www.royalacademy.org.uk/exhibition/marina-abramovic
UVA à 180 The Strand, de l’électro à l’art vidéo
United Visual Artists a 20 ans ! Pour fêter l’événement, le collectif imaginé par l’artiste Matt Clarke – auteur de certaines des plus belles vidéos du groupe Massive Attack – investit les souterrains de 180 The Strand, près de Piccadilly. UVA : Synchronicity présente des travaux iconiques et des créations récentes qui confrontent notre vision de la réalité à des mondes futuristes.
Le célèbre bio-acousticien Bernie Krause collabore aussi avec UVA dans une installation qui explore la relation entre humains et animaux. Entre nouvelles technologies, études du mouvement et musique électronique, UVA puise son inspiration dans des recherches scientifiques, les mathématiques, la philosophie et l’histoire de la sculpture. Un parcours hypnotique qui vaut d’être exploré plus d’une fois !
UVA: Synchronicity, 180 The Strand, London, WC2R 1EA, jusqu’au 17 décembre 2023
www.180studios.com/uva
Sarah Lucas à la TATE Britain, une féministe à l’humour noir
Dans les années 1990, Sarah Lucas participe à l’exposition Freeze, qui place le groupe des Young British Artists (auquel appartient Damien Hirst) sur le devant de la scène artistique anglaise. L’artiste engagée revient pour la Tate Britain sur 40 ans de création fascinée par le corps humain, la mortalité, et la notion de désir. L’exposition met à l’honneur 75 œuvres qui utilisent des matériaux et des objets ordinaires comme des collants, des sandwichs, des œufs au plat, de nombreuses chaises et des cigarettes.
Dans ses installations, Lucas leur donne un sens nouveau pour bousculer nos codes, souvent avec humour. Des premières sculptures en passant par des collages iconiques et des œuvres inédites, Lucas présente un monde miné par la lutte des classes et une définition étriquée de la féminité. On regarde ainsi avec effroi son collage tiré de la presse à scandale Fat, Forty and Flab-ulous de 1990. L’exposition est accompagnée de portraits de l’artiste utilisés ici comme du papier peint, qui semblent fièrement contempler le travail accompli au fil des ans.
Sarah Lucas, Happy Gas, TATE Britain, jusqu’au 14 janvier 2024
www.tate.org.uk/whats-on/tate-britain/sarah-lucas