Le mas des Eydins, l’adresse intime et gastronomique du Luberon

Hôtels & Chambres d'hôtes

02JAN. 2024

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Le mas des Eydins, l’adresse intime et gastronomique du Luberon

02 JANVIER . 2024

Écrit par Grégoire Boulant

Après avoir décroché les étoiles du côté de Calvi (à la Villa) et au Castellet dans le Var, Alexandra et Christophe Bacquié, Meilleur Ouvrier de France et Chef triplement étoilé, s'offrent une nouvelle vie dans le Luberon. À Bonnieux, ils ont ouvert au printemps dernier une maison d’hôtes et une table gastronomique. Un an jour pour jour après la signature du rachat de la propriété, ils nous reçoivent chez eux, comme des amis. Découverte.

© Grégoire Boulant

 

 

LA NOUVELLE VIE DU COUPLE BACQUIÉ

Bien loin de la machine du Castellet (et de ses deux hôtels, ses trois restaurants, son golf et son parcours automobile), Alexandra et Christophe Bacquié s’offrent un retour aux sources de l’hospitalité. Leur point de chute ? Bonnieux, l’un des villages perchés emblématiques de la Provence et le Mas des Eydins, une bastide de caractère datant du XIXème siècle campée parmi lavandes et oliviers.

Le sourire d’Alexandra, qui nous fait visiter les lieux plusieurs mois après l’ouverture, témoigne du fait que le couple ne regrette rien, fier du parcours accompli après 13 ans aux manettes de l’hôtel et spa du Castellet, l’un des plus beaux hôtels de Provence.

© Grégoire Boulant

Adieu le formalisme hôtelier imposé par la carrure des gros établissements, bonjour la“volonté de partager un lieu unique et un autre mode de vie”. Une nouvelle aventure professionnelle, plus personnelle, à taille humaine. Un nouveau lieu façonné avec passion et humilité.

Au sein d’un très joli Mas qui incarne cet imaginaire provençal, on retrouve, répartis autour de la Maison du couple, deux gîtes et cinq chambres – habillés de teintes douces et de mobilier chiné-, deux cuisines et une table gastronomique. Et l’on se prend, dans cette belle propriété pensée comme une maison de famille ou d’amis… à s’émerveiller du soleil couchant, du son des rebonds des balles de tennis de table, du choc des boules de pétanque, des plongeons dans la piscine, des verres qui tintent… L’esprit des vacances n’est jamais loin.

 

À LA TABLE DU CHEF

19h30 précises. Attendus pour l’apéritif, on trinque au champagne (cuvée spéciale du Chef) sous la tonnelle. Alexandra, avec sa verve enjouée et toujours très juste, passe de tables en tables pour bavarder : ci, des locaux qui semblent ravis de découvrir une telle adresse ; là, des inconditionnels de la cuisine du Chef qui évoquent le règne des Bacquié au Castellet. On veille de notre côté à ce que Jazz, l’adorable chien du couple qui nous tiendra (bonne) compagnie lors du séjour, ne vienne nous dérober notre généreuse gougère tout juste sortie du four – acte inaugural de la grande messe culinaire que nous nous apprêtions à vivre ce soir d’octobre.

Quelques minutes après avoir sauvé notre merveille fromagée bien poivrée et légèrement pimentée : virée secrète dans la cave du chef, “construite avec patience et amour depuis de nombreuses années”.

Flacon choisi sur les bons conseils du sommelier, sitôt déposé à notre table (au passage : un excellent vin bio et local du Domaine Allois, vieilli en fût, rond et aromatique). Le dîner peut commencer.

De notre table, on entre-aperçoit en cuisine la brigade de jeunes talents, certainement triés sur le volet, resserrée autour d’un chef calme et concentré. C’est ici où ce soir, tout va se jouer. Là où plus tard les champignons vont virevolter et le beurre blanc se monter…

Christophe Bacquié promet à sa nouvelle table “une expérience culinaire intimiste et conviviale autour du goût et des saveurs : une mise en lumière du produit, travaillé par les producteurs locaux.” Il ouvre le bal avec deux bouchées qui donnent le ton : tuile de petit épeautre, anchoïade, carpaccio de taureau ; tartare de poisson, poutargue corse. Divin.

L’acte suivant sera l’aïoli moderne.

 

CHER AÏOLI MODERNE… 

Puisque c’est ainsi que l’on t’annonce dès l’apéritif, en te présentant comme LE plat-signature du Chef et que l’on t’affiche, un plus tard sur le menu papier grainé. Tu figures fièrement en quatrième position sur le déroulé de ce dîner qui s’annonce à la lecture, déjà anthologique.

Tu resteras sans doute l’un de nos souvenirs les plus forts de ce souper. On comprend pourquoi ici, on vante tes mérites. Chez toi, tout est perfection. Ton allure est impeccable, graphique. Ton poulpe de roche nous donne dans l’œil. Tes légumes sont cuits à la perfection, parfois tendres, sinon croquants. On apprend qu’ils suivent les saisons et que tu évolues, cher aïoli, ainsi au fil du temps. On plongerait volontiers dans ta sauce légère et aérée.

© Grégoire Boulant

Ton dressage est millimétré, étoilé. On prend un malin plaisir à te déconstruire avec un soin entier, à l’aide d’une pince semblable à celle qui t’a dressé quelques minutes auparavant – sorte de chiasme culinaire, franchement jubilatoire. Ta dégustation est méthodique, ludique. Une fois tes légumes, ton œuf et ton poulpe dégustés, on n’hésitera pas à en finir avec toi, jusqu’à la dernière goutte de ta sauce, à l’aide du bon pain maison au petit épeautre qui se tenait à tes côtés.

S’ensuit une poêlée de cèpes baignée dans un merveilleux jus d’oignons et un loup de ligne de Méditerranée cuit à la perfection agrémenté d’une divine gremolata et d’un beurre monté citronné, si bien acidulé… Le dessert tout chocolat et la revisite de la tropézienne version mini, parfumée à la fleur d’oranger finiront de nous conquérir.

Puis l’on regagne nos pénates et l’on s’endort, ravis et repus. Au petit-déjeuner le lendemain matin, on vient approvisionner son assiette de victuailles rassemblées comme un buffet rêvé, dressé dans la cuisine du chef : quiche tomates-aubergines, charcuterie corse, fromages du pays, tartinables maisons, clafoutis aux figues, cake citron ou la châtaigne… Les pancakes arrivent directement à table et les œufs sont cuisinés minutes, à l’envie.

Si vous n’avez pas le courage de partir, prolongez. Il y a de quoi faire dans les environs : faire la tournée des plus beaux villages perchés du Luberon (Bonnieux, Gordes, Lacoste…), arpenter les Ocres à Roussillon, chiner à l’Isle-sur-la-Sorgue, gravir le Mont Ventoux

On repartira chez nous avec un fragment du Mas des Eydins : cette fiole d’huile essentielle de lavande maison… et l’envie folle de revenir visiter les Bacquié un peu plus tard peut être à l’arrière-saison, au coin du feu…


Le Mas Les Eydins
2420 chemin du Four, 84480 Bonnieux

Chambres partir de 250€
Dîner – Menu unique à 200€ par personne

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