Art
Trois expositions à ne pas manquer à Paris
29 JANVIER . 2024
La programmation de la saison à Paris est aussi fournie que variée. Le musée Carnavalet lève le voile sur la Régence, une période souvent négligée, le Petit Palais nous entraîne au début du XXè siècle, dans le tourbillon des années folles tandis que la Fondation Vuitton nous invite à (re) découvrir Mark Rothko.
La Régence à Paris
Jusqu’au 25 février 2024
A la mort de Louis XIV le 1715, son arrière-petit-fils, le futur Louis XV n’a que 5 ans…. C’est donc le neveu de Louis XIV, Philippe d’Orléans qui assume les fonctions de régent. Très vite la cour se réinstalle à Paris et de nombreux changements arrivent ! Paris devient la capitale culturelle de la France. Cette exposition commémore les 300 ans de la disparition du Régent, libre penseur, libertin, grand musicien qui préfère l’opéra à la chasse…. une personnalité éloignée de celle de son oncle (!) décrypte l’esprit de cette époque. On y voit l’émergence des salons littéraires, la naissance de nombreuses innovations économiques avec la création du papier monnaie suivie de la banqueroute de 1720, les innovations politiques aussi et philosophiques avec Voltaire, Montesquieu, Marivaux…
En bref arrive alors une certaine liberté, une nouvelle permission de critiquer que l’on appellera l’Esprit des Lumières. Plus de 200 œuvres différentes : tableaux et meubles, comme la Pendule d’Hercule de Boulle et objets soulignent que l’on assiste là aussi à l’âge d’or des Arts Décoratifs.
Musée Carnavalet,
23, rue de Sévigné, 75003,
carnavalet.paris.fr.
13 € et 11 €, gratuit – de 18 ans.
Du mardi au dimanche de 10h à 18h.
Le Paris de la modernité (1905-1925)
Jusqu’au 14 avril 2024
Après « Paris Romantique (1815-1858) » et « Paris 1900, la Ville spectacle », le Petit Palais consacre le dernier volet de sa trilogie au « Paris de la Modernité (1905-1925) ». Plus de 380 œuvres variées sont présentées d’une manière chronologique et thématique pour nous faire revivre une époque mouvementée qui commence après le salon de 1905 où des œuvres fauves, cubistes et néo-impressionnistes firent scandale… Paris dès le début du XXè siècle est un vivier de la création où artistes, poètes se retrouvent au Lapin Agile à Montmartre et à La Ruche à Montparnasse et où l’on fête l’inauguration du théâtre des Champs Elysées à la façade dessinée par Bourdelle. L’exposition illustre toutes ces innovations aussi bien artistiques que technologiques avec des toiles signées Picasso, Kees Van Donge, Marc Chagall, Le Douanier Rousseau… des robes de Paul Poiret libérant la femme du corset, la roue de bicyclette de Marcel Duchamp, une des premières montre bracelet Santos de Cartier, une Bébé Peugeot de 1913 et même un aéroplane monoplan droit sorti du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.
Et, si l’arrivée de la Grande Guerre en 1914 stoppe cette effervescence, elle repart de plus belle avec les Années folles caractérisées par une intense activité culturelle, sociale et artistique comme le prouvent les toiles de Foujita, les photos en noir et blanc de Man Ray, les cabarets avec le Bœuf sur le toit inauguré en 1922 et le rôle grandissant des femmes durant cette période, symbole d’émancipation féminine…
Petit Palais,
av. Winston Churchill, 75008,
tél. : 01 53 43 40 00,
petitpalais.paris.fr.
Du mar. au dim. de 10h à 18h, nocturnes ven. et sam. jusqu’à 20h.
13 € et 18 €.
Mark Rothko
Jusqu’au 2 avril 2024
« Je suis devenu peintre parce que je voulais élever la peinture au même degré d’intensité que la musique et la poésie ». La Fondation Vuitton présente la première rétrospective en France, depuis celle du Musée d’Art moderne de Paris en 1999, retraçant l’ensemble de la carrière du peintre américain d’origine russe, Mark Rothko (1903-1970). 115 œuvres provenant des plus grandes collections institutionnelles et de collections privées internationales sont exposées suivant un parcours chronologique allant de ses premières peintures figuratives des années 30 jusqu’aux œuvres grises et noires peintes avant son suicide. À l’entrée, on peut voir le seul autoportrait du peintre, suivi de scènes intimistes et de paysages urbains – telles les scènes du métro new-yorkais comme Untitled 1937 (The Subway), qui dominent dans les années 1930… Au début des années 40, son œuvre évolue influencée par le contexte international dramatique, apparaissent alors des toiles mettant en scène des personnages déformés aux allures de monstres hybrides.
Après la guerre il change de registre et se tourne vers l’abstraction d’où la série Multiformes. Dès les années 50, place à la superposition des formes rectangulaires jaunes, rouges, ocre, orange, bleus, blancs, caractéristiques de son oeuvre… En 1969-1970, la série des Black and Gray se distingue par une nouvelle composition en deux parties, séparées par une ligne continue : un rectangle noir dans la zone supérieure et un rectangle gris dans la zone inférieure. Et si Rothko privilégie au fil des ans des teintes sombres, il garde jusqu’à la fin une palette de couleurs comme en témoignent des peintures aux couleurs vives de la dernière salle…
Fondation Louis Vuitton,
8, av. du Mahatma Gandhi,75016,
tél. : 01 40 69 96 00,
fondationlouisvuitton.fr.
16 €, 10 € et 5 €.
Lun., mer., jeu. de 11h à 20h, ven. 11h-21h, sam. et dim. de 10h à 20h.