Lille authentique, les bonnes adresses de la capitale des Flandres

Destinations

19FÉV. 2024

newsletter

Destinations

Lille authentique, les bonnes adresses de la capitale des Flandres

19 FéVRIER . 2024

Écrit par Christine Robalo

L'art de vivre à la nordiste, où la convivialité frôle l'audace et la chaleur humaine défie le climat local, se révèle à ceux qui osent voir au-delà des clichés. Voici nos adresses coup de cœur pour vous immerger dans le charme accueillant de la ville lilloise.

Poser ses valises

7 h 30, alors que le soleil du Nord commence timidement à chatouiller les briques rougeoyantes de Lille, la ville, fière et élégante, ouvre doucement les yeux. À peine nos pieds ont-ils quitté le confort moderne du TGV Inouï que nous voilà déjà en route vers l’Hôtel « L’Arbre Voyageur », un refuge urbain niché à l’entrée de la ville.

L’histoire de ce lieu, ouvert en 2017, est aussi riche que surprenante. Jadis consulat de Pologne, il a troqué ses dossiers et ses visas pour des clés, invitant à la découverte de ses 48 chambres et suites. Ce vestige de l’époque soviétique s’orne désormais d’une façade en aluminium, qui dessine les courbes d’une époque révolue tout en se parant d’un style résolument moderne. À l’intérieur, le contraste est saisissant.

© Hôtel L’arbre Voyageur

L’austérité d’antan a fait place à un cocon accueillant, où chaque chambre raconte sa propre histoire. Les murs, autrefois témoins de tractations diplomatiques, se parent maintenant d’une décoration où les couleurs dansent sur les murs et d’assises confortables en velours.


L’arbre Voyageur
45, Boulevard Carnot
59800 Lille

Voir les prix sur booking.com Surclassements et avantages sur le Club Yonder

 

Éveil caféine et gourmand : le préambule

Cap sur les ruelles du Vieux-Lille où les pavés résonnent déjà sous les pas des lève-tôt. La Grand’ Place, encore tranquille, dévoile toute sa splendeur architecturale, tandis que les premiers cafés ouvrent leurs portes pour un café réconfortant.

Mais avant de succomber à l’appel du petit noir, une escale s’impose chez « Aux Merveilleux de Fred ». Ici, dans cet éden des gourmandises, se trouve le légendaire Merveilleux. Une pâtisserie aussi légère qu’un nuage et aussi addictive qu’une série binge-watchée jusqu’au petit matin.

© Aux Merveilleux de Fred

Une spécialité qui a fait le tour du monde mais qui est née ici, en plein centre du Vieux-Lille (5 place Général de Gaulle). Notre précieux en main, on s’attable juste en face, au Café Méo. Bien plus qu’un lieu pour déguster un expresso, c’est un sanctuaire du café, une institution lilloise où chaque grain de café, depuis 1928, murmure son propre récit. Là, le café transcende sa nature de simple boisson pour devenir une expérience sensorielle, qui a su, lui aussi,  conquérir le monde bien au-delà de Lille.

Déambulations

Le ventre plein, on s’enfonce dans les replis de la Vieille Bourse, là où le cœur authentique de Lille bat avec une vigueur digne d’un roman de Victor Hugo. Entre la Grand Place et l’Opéra, ce bâtiment, témoin silencieux du XVIIe siècle, se dresse comme un vieux sage qui aurait tout vu, de l’agitation des marchands lillois sous Philippe IV d’Espagne à la venue éclatante de Napoléon III.

© Vieille Bourse de Lille

Sa façade, un chef-d’œuvre de la Renaissance flamande, le classe incontestablement parmi les plus beaux monuments de la ville. Ironie du sort, la Vieille Bourse, autrefois le centre névralgique du commerce, a été reléguée au rang de « vieille » en 1921, lorsque la nouvelle Bourse, avec son beffroi imposant, a pris le relais. Classée monument historique, elle se dresse aujourd’hui, aussi majestueuse qu’intemporelle, accueillant les bouquinistes et les joueurs d’échecs. En été, les pas sensuels des danseurs de tango transforment le silence de la cour en une mélodie envoûtante (Place du Général de Gaulle). À moins de 7 minutes à pied de là, on s’offre un shoot de spiritualité – ou simplement un abri contre le crachin – en pénétrant dans la Cathédrale Notre Dame de la Treille. L’histoire de cette cathédrale, c’est un peu comme un bricolage du dimanche qui s’éternise !  Dès 1854, la première pierre est posée, bien que le plan soit encore à définir.

© Office de tourisme de Lille

Puis, un concours attire des Anglais, mais l’idée de confier la construction d’une cathédrale catholique à des architectes anglais, anglicans de surcroît, soulève quelques sourcils. Finalement, c’est le Lillois Charles Leroy qui s’y colle, mais entre guerres, finances en berne et querelles, le chantier traîne jusqu’en 1999. Entre-temps, en 1975, la cathédrale se pare d’une façade provisoire quelque peu disgracieuse, loin des flèches monumentales de 115 mètres initialement prévues. Un chantier chaotique pour un résultat qui a le charme de l’improvisation ! Certains soirs de l’année, des concerts à la chandelle offrent un moment de grâce suspendu dans le temps.

 

Interludes culinaires

S’il y a autant de restaurants à Lille que de pavés sur ses ruelles, ces deux établissements sont des escales incontournables pour tout gourmands en quête de saveurs locales. Au cœur du Vieux-Lille, au 10 rue des Bouchers, un vent de révolution culinaire souffle depuis l’ouverture de La Ch’tite Brigitte par le chef Clément Richevaux en août 2022. Ici, l’authentique cuisine des Flandres se déguste sans artifices, dans un décor kitsch évoquant les braderies du Nord.

© Ch’tite Brigitte

Clément, et son équipe, ont créé un univers où chaque bibelot chiné raconte une histoire, chaque photo accrochée au mur murmure un souvenir de son enfance passée dans les jupes de sa grand-mère, la fameuse Brigitte, qui lui a donné le goût des plats typiques du Nord. Au menu, le Welsh, servi dans une vaisselle vintage, se dresse comme un symbole de la chaleur nordiste, avec une touche locale : le Sablé de Wissant remplaçant le cheddar.  À une dizaine de minutes à pied, le « Brigand » de la rue de l’Hôpital Militaire n’a rien d’un hors-la-loi !

© Bistrot Brigand

Ce lieu, baigné de lumière et empreint d’un charme londonien avec ses murs de brique et son bar en Terrazzo, est l’écrin des créations de Florine et Frédéric. Leur unique « crime » ? Rendre irrésistibles leurs pommes de terre Hasselback et leur feuilleté de saucisse, des délices qui se marient parfaitement à la playlist soul d’Al Green et à la sélection de bières artisanales (23, rue de l’Hôpital-Militaire).

 

Un shoot de culture lilloise

En poursuivant notre flânerie, Lille dévoile tour à tour ses scènes culturelles dynamiques : le Tri Postal avec ses murs industriels, vibre au rythme d’expositions avant-gardistes, tandis que la Gare Saint Sauveur, autrefois lieu de transit, est désormais une scène effervescente de l’art contemporain. Ces lieux contrastent avec la sérénité du Musée de la Piscine à Roubaix, accessible après un court trajet en tramway. Cette ancienne piscine municipale s’est muée en un espace où l’art et l’histoire se baignent côte à côte.

© Piscine de Roubaix

Le Palais des Beaux-Arts, niché au cœur de la ville, est, quant à lui, un sanctuaire de la beauté et de l’expression, capturant l’essence même de l’art à travers les âges. Mais Lille ne s’arrête pas là. Elle nous murmure l’existence de lieux moins connus mais tout aussi charmants, comme la Maison Folie de Wazemmes, un ancien hospice transformé en centre d’art contemporain, ou encore le Flow, cette maison de la culture urbaine, où le street art et le hip-hop trouvent écho entre ses murs.

 

Virée shopping à travers le temps

Le centre de Lille, est le théâtre de la mode et de la déco où les enseignes (re)connues se donnent en spectacle ! On ne vous fera pas l’affront de vous énumérer les maisons chics et branchées comme Sarah Lavoine ou Désert, où trouver son bonheur est un jeu d’enfant. Mais laissez-moi vous chuchoter un secret : la nouvelle boutique Louis Vuitton, rue des Chats-Bossus, vaut bien une visite.

© Eccelso Magazines

Oh, ce n’est pas pour enrichir davantage les coffres déjà bien remplis de LVMH ! Et bien que Bernard Arnault, natif de Roubaix, soit lui-même un « produit local », la marque au célèbre monogramme n’offre ni boule à neige du beffroi, ni mug à l’effigie du Général de Gaulle ! On entre ici pour admirer l’ancien restaurant étoilé l’Huîtrière, qui, après des mois de rénovation, brille de nouveau de mille feux sous l’enseigne LV. Ce bijou d’architecture, signé Gaston Trannoy, est une ode à l’Art déco. Ses mosaïques sous-marines, ses oursins vitraillés et sa façade classée sont des merveilles à elles seules. Des artistes en ferronnerie et en marqueterie ont été appelés pour redonner vie à ce trésor. Même les briques, si typiques de Lille, ont été fabriquées localement. Et pour parfaire le tout, un éclairage architectural met en valeur chaque recoin, jusqu’aux jardins secrets à l’arrière. Ce n’est pas qu’une simple boutique Louis Vuitton, c’est un morceau d’histoire, un monument – comme, d’ailleurs, plus de la moitié des magasins de la marque en Europe. Alors, même si vous ne comptez pas vous offrir un sac monogrammé, poussez les portes de ce temple de l’élégance pour un voyage dans le temps, une balade à travers l’histoire et l’art.

 

Caprices sucrés et élixirs enivrants

Alors que le jour se glisse lentement vers son crépuscule, Lille, cette ville au cœur généreux, chuchote à l’oreille des passants des invitations à explorer ses mystères post-méridiens. La pluie tambourinant sur les pavés devient prétexte à une halte gourmande chez Meert, temple auguste de la gourmandise.

Dans ce lieu historique, on croque dans une gaufre traditionnelle, dont la recette dorée et caramélisée, inchangée depuis 1849, évoque des souvenirs d’enfance. Cette douceur, fourrée de vanille de Madagascar, était si chère au général de Gaulle, Lillois d’origine, qu’il dépêchait son chauffeur de Paris pour la savourer à l’Élysée (25-27 Rue Esquermoise).

Mais voilà déjà que l’heure de l’apéritif sonne, introduisant les plaisirs nocturnes. Le « Bar Bernadette », avec sa déco rétro et sa musique envoûtante, offre une atmosphère feutrée parfaite pour un début de soirée tranquille (55 Rue Basse).

© Lille Secret

Puis, attiré par l’appel de la nuit, on se dirige vers « Le Network », aux confins de la ville, où les frontières belges, anglaises et hollandaises semblent se fondre. Ici, au rythme des DJs internationaux et leurs platines hypnotiques, les amateurs de musique électro et de Hip-Hop se laissent entraîner dans un tourbillon festif qui dure jusqu’aux premières lueurs de l’aube (15 Rue du Faisan).

Ajouter à mes favoris Supprimer de mes favoris
Les bonnes adresses de Zermatt en Suisse

Les bonnes adresses de Zermatt en Suisse

Ajouter à mes favoris Supprimer de mes favoris
Les cinq plus beaux cafés de Paris

Les cinq plus beaux cafés de Paris