Culture
Le chaga, un champignon de nos forêts aux propriétés étonnantes
15 FéVRIER . 2024
On ne se lasse jamais de redécouvrir des secrets bien cachés dans les forêts, pourquoi pas sur le tronc des arbres ? Le chaga est un curieux champignon qui pousse sur les bouleaux. Aux propriétés exceptionnelles, il est redécouvert dans l'industrie cosmétique et auprès des particuliers friands des bontés de la nature. Mais quel est ce superaliment étrange ? Alfred s’en mettrait presque à la tisane.
Des gisements de chaga dans le massif central
À la coopérative Sicarappam en Auvergne, ils sont une cinquantaine de producteurs, cueilleurs de plantes sauvages médicinales ou aromatiques. Simon de l’arche de Gabriel est l’un des leurs et son histoire est peu commune. Il a découvert le chaga lors de deux voyages, l’un en Russie, l’autre en Chine.
A son retour, il est allé sur les terres où son grand-père avait planté des bouleaux et : « j’ai découvert des gisements de chaga dans le massif central », explique-t-il. « C’est une cueillette qui se doit d’être équilibrée pour préserver cette ressource rare. Le chaga est un parasite de l’arbre. Il faut trouver un équilibre et ne pas trop prélever. »
Le plus puissant antioxydant naturel végétal au monde
Pauline Bony ancienne de chez L’Oréal et Caudalie a fondé sa marque Saeve 100% française et principalement à partir de botanique naturelle. « Je voulais faire un brevet et un botaniste m’a fait découvrir le chaga qui ne pousse que sur le bouleau. C’est le plus puissant antioxydant naturel végétal au monde sur l’échelle ORAC.”
Ce champignon répond au doux et étrange nom d’Inonotus obliquus en latin. « Je voulais le récolter en France, car tous mes ingrédients proviennent de France et on a trouvé un cueilleur. » (il s’agit de Simon)
Une récolte au marteau et au burin plat
Le chaga est surnommé en Russie le don de dieu, rien que cela ! En Chine on l’appelle le diamant de la forêt, wow! Et en France, le cristal de la forêt, peut-être parce qu’il est dur comme du bois. C’est ce dont il est constitué qui représente le trésor : cette source exceptionnelle d’antioxydants entre autres nutriments.
Tout cela dans un truc dur comme du bois ? Eh oui ! Il se récolte d’ailleurs au marteau et au burin plat, souvent en haut d’une échelle voire dans l’arbre. C’est une ressource naturelle très rare, et il ne faut surtout pas abîmer l’arbre qui le supporte.
Des pépites qu’on fait infuser
Au Canada, le chaga est reconnu et bu comme du thé, tout comme en Russie, là où il a été découvert en premier. Soljenitsyne a parlé de ce thé dans son récit : Le pavillon des cancéreux. Plus récemment, le chaga a été surnommé le king of medecine par le spécialiste et renommé David Wolfe. « Le chaga doit avoir au moins 10 ans d’âge. A ce moment-là, il est considéré comme mature et on peut le récolter.
On en fait des pépites, des petits blocs qu’on fait infuser 10 à 11 min. Le thé a une couleur foncée rougeâtre, c’est réutilisable et quand le thé est peu coloré, on jette la pépite. » Simon sourit : « Il n’a aucun intérêt gustatif donc n’est pas vraiment aimé en France. » Pour un thé chargé en antioxydants c’est dommage.
Le croisement de la nature et de procédés technologiques de pointe
Pauline Bony suit parfois son cueilleur dans la forêt auvergnate, mais son travail et ses découvertes sont réalisés après. « Mon travail avec le chaga est le croisement de la nature et de procédés technologiques de pointe. » Elle explique : « Le chaga part chez Greentech qui va le cryogéniser, le passer à l’azote à – 200 degrés pour récupérer tous les principes actifs qui sont inhérents à ce champignon. Ce n’est pas juste, on le prend, on le broie, on le met dans les crèmes, c’est vraiment de la biotechnologie ».
Pauline Bony ne tarit pas d’éloge sur sa trouvaille auvergnate, brevets immunox sève de bouleau et chaga à l’appui, elle en est presque surprise.« C’est très antioxydant, ça va stopper 90 % des radicaux libres qui sont responsables du vieillissement cutané, ça a une grande vertu anti-inflammatoire, ça stimule les défenses immunitaires cutanées de façon adaptative, et ça va protéger et réparer l’ADN cellulaire. »