L’exposition parisienne du moment qui sort des sentiers battus : Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye

Si les frimas de début d’année dévoilent un ciel grisonnant, l’ancienne demeure de ce peintre un brin oublié, pourtant porte-parole et talentueux protagoniste du groupe des Nabis, ami de Sérusier, Vuillard et Bonnard, grand admirateur de Gauguin, offre une myriade d’œuvres lumineuses aux couleurs virevoltantes. 

Oui cette exposition Maurice Denis nous a soufflée par la beauté et la quantité des tableaux. Peut-être nous a-t-elle impressionnée aussi parce que c’est une exposition à Paris qui sort des sentiers battus ! Il s’avère si agréable de se laisser émerveiller, dans le calme d’un bâtiment historique aux voûtes de pierre blonde, en laissant loin les hordes de touristes s’entasser au sein des sempiternels et archi-bondés grands musées parisiens. 

Nous vous proposons ici de découvrir l’exposition Maurice Denis tout en vous confiant quelques clés, au travers des prises de paroles ou extraits du journal de l’artiste, qui permettent de mieux appréhender son style et son positionnement si singulier. 

Ne reste plus qu’à sauter dans sa voiture, emprunter l’A13 (ou l’A14 ça va plus vite) et aller voir. Il suffit d’une demi-heure de trajet et pas besoin de réserver en ligne, vous ne ferez jamais la queue !

En fin d’article, notre carnet pratique de bonnes adresses à Saint-Germain en Laye pour profiter au maximum d’une journée réussie en marge de l’exposition.

Dépasser les canons de l’époque

Un parti-pris chez les Nabis et Maurice Denis en particulier : cultiver une forme de singularité, en réaction à l’esthétique des peintres impressionnistes qui consiste à dépasser les révolutions industrielles, scientifiques et techniques de leur temps en promouvant une peinture s’inspirant des primitifs, en se libérant des exigences du réalisme et du naturalisme. 

Maurice Denis déclare ainsi dans son journal : « Bernard, Van Gogh, Anquetin, Toulouse-Lautrec étaient des révoltés de l’atelier Corman ; nous fûmes nous, Bonnard, Ibels, Ranson, Denis, autour de Sérusier, les révoltés de l’atelier Julian.

Sympathiques à tout ce qui nous paraissait subversif, nous allions à ceux-là qui faisaient table rase non seulement de l’enseignement académique mais encore et surtout du naturalisme, romantique ou photographique, alors universellement admis comme la seule théorie digne d’une époque de science et de démocratie. Nous nous retrouvions aux premiers Indépendants, où déjà se faisait sentir l’influence de Seurat et Signac. »

« L’art est avant tout un moyen d’expression, une création de notre esprit dont la nature n’est que l’occasion. »

Intéressante entrée en matière non ?

Exalter la couleur pure, déformer le dessin dans une volonté de simplification, de synthèse

Maurice Denis confie : « Sérusier et Gauguin… me prêtaient leurs techniques, dont la simplicité s’accordait si bien avec les sentiments que j’exprimais dans la joie. »

« Les critiques nous reprochaient à cette époque de vouloir rebalbutier. En effet nous retournions à l’enfance, nous faisions la bête, et c’est alors sans doute ce qu’il y avait de plus intelligent à faire. Notre art était un art de sauvages, de primitifs. » 

« Aux audaces des impressionnistes …les nouveaux venus ajoutaient la gaucherie d’exécution et la simplification presque caricaturale de la forme : et c’était là le symbolisme. »

On retrouvera dans cette tentative d’inventer un nouveau genre, en créant le groupe des Nabis, une profusion de couleurs et de formes simplifiées.

Proposer et anticiper une vision moderne de la peinture

« Se rappeler qu’un tableau – avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote – est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs et un certain ordre assemblées » écrira Maurice Denis à 20 ans.

Cette déclaration, qui souligne le dédain du sujet pour la forme tout en donnant la primeur absolue à la subjectivité de l’artiste, n’est-elle pas annonciatrice de l’art moderne, le cubisme ou l’abstraction qui suivront ?

« Le mouvement de 1890 procédait à la fois d’un état d’extrême décadence et d’une fermentation de renouveau. » Visionnaire, Maurice Denis ? 

Du Mardi au Samedi :

ATTENTION le musée Maurice Denis est fermé à certaines heures de la journée :
Ouverture de 10h30 à 12h30 (évacuation des salles à partir de 12h) et de 14h à 17h30 (évacuation des salles à partir de 17h). 

Entre midi et deux, impossible de visiter, c’est pause déjeuner.

• Donc en semaine et le Samedi, on prévoit d’arriver sur place à 10h30 ou à 14h !

Le Dimanche : 

Ouverture toute la journée de 10h30 à 17h30 (évacuation des salles à partir de 17h).
Fermeture Lundi et jours fériés

Musée départemental Maurice Denis
2 bis, rue Maurice Denis, 78100 Saint-Germain-en-Laye
Pour se garer c’est assez facile, il suffit de viser la rue… Maurice Denis à Saint Germain en Laye.

Notre carnet de bonnes adresses à Saint Germain en Laye

Parce qu’émigrer vers Saint Germain, c’est aussi l’occasion de :

Prendre un repas et pourquoi pas dormir dans un cadre lifestyle et déco à la Maison du Val, au milieu de la forêt, avec son buffet à volonté du Lundi au Samedi midi (50€ par personne, cuisine de grande qualité) et son brunch à 75€ par adulte (et 35€ par enfant) le Dimanche.

L’établissement fait partie des Maisons de Campagne, un groupe d’hôtels lifestyle de nouvelle génération qu’il fait bon fréquenter pour un week-end proche de Paris.

La Maison du Val
Route Forestière des Brancas
78100 Saint-Germain-en-Laye
T : +(33) 1 30 86 25 00
Plus d’informations sur la Maison du Val

Profiter du Brunch du Dimanche chez Cazaudehore. Pour 60€ par adulte, un brunch bien fourni est proposé au sein de cet ancien Relais et Châteaux, hôtel historique au cadre bucolique.

On peut aussi y faire un déjeuner gourmand en semaine (réservation recommandée).

Cazaudehore
1, Avenue Kennedy, 78100 Saint-Germain-en-Laye
Tout savoir sur Cazaudehore

Boire un verre de vins et déguster une tranche de jambon ibérique ou de saint nectaire, une salade, des huîtres ou un parmentier de canard : Au ballon rouge.

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2 rue de la procession – 78 100 Saint-Germain-en-Laye

Fréquenter le meilleur bistrot de la ville au Manège, dans un cadre sympa. Saucisson lyonnais brioché, foie gras maison, entrecôte black angus… tout est bon et fait maison.

Le Manège
5, rue Saint-Louis 78100 Saint-Germain-en-Laye