Les bonnes adresses pour découvrir Séville authentique, hors des sentiers battus

Les bonnes adresses de Séville à Santa Cruz et au Centro

“Quien no ha visto Sevilla, no ha visto maravilla.” Le dicton (“celui qui n’a jamais vu Séville n’a jamais vu de merveille”) prend tout son sens dès que l’on se perd dans le vieux centre historique de Séville, l’un des plus étendu au monde. Si l’Espagne est catholique, l’Andalousie l’est plus encore : n’est qu’à marquer l’arrêt face à la Cathédrale gothique Notre Dame du Siège, la plus étendue au monde, édifiée sur les vestiges d’un temple musulman de l’époque d’Al Andalus (la Giralda, tour jouxtant l’imposant édifice et elle aussi classée à l’Unesco était d’ailleurs le minaret de la mosquée d’alors).

Outre les joyaux de la couronne espagnole, elle abrite le tombeau de Christophe Colomb. C’est que Séville a longtemps été la porte d’entrée des richesses conquises aux Amériques, ce qui explique en partie la beauté et la majesté de la cité. Vous êtes ici dans Santa Cruz, l’ancien quartier juif aux blanches façades et aux ruelles labyrinthique où locaux et touristes se rencontrent autour d’un bon café pris sur les coups de 11h. Le Nos Vemos En El Ajolí, cafétéria populaire et typique, le Delatribu et ses baristas exigeants, ou bien le Moya et les bowls healthy de leur all-day brunch sont trois bonnes adresses locales et matinales.

En obliquant vers le Centro, plus au nord, on s’éloigne de la frénésie touristique sévillane pour goûter à une ambiance plus caractéristique de l’Andalousie.

Des rues piétonnes et commerçantes se succèdent autour de la Calle Serpiés, laissant par occasion le soleil arroser généreusement une place où l’on sirote un jus d’orange fraîchement pressé. Poussez donc la porte de la Librería Verbo, librairie iconique de Séville installée dans un antique théâtre, ou bien celle de l’antiquaire Bastilippo, rempli à ras-bord d’accessoires aussi séduisants que désuets. Le chapelier Maquedano ravira lui les amateurs de feutres élégants. Pourquoi ne pas en profiter pour faire le plein de denrées au marché couvert par Las Setas, monumentale construction contemporaine évoquant des champignons, avant d’aller bouquiner dans la jolie Cour des Orangers, dans l’Église du Divin Sauveur ?

El Arenal et Alameda

Ici comme à Madrid ou Barcelone, ce n’est qu’à partir de 14h qu’on passe à table. Quand l’appétit se fait sentir, mettez le cap sur l’ancien quartier portuaire d’El Arenal, zone animée en bordure du Guadalquivir. Le Mercado del Arenal est une adresse de choix, par la variété d’offres culinaires qu’on y trouve (les végétariens gourmands se régaleront au Veganitessen, une institution). Il faut savoir que la culture de la tapas – c’est à dire des petites portions à partager – est inscrite dans la culture andalouse. Aussi, n’hésitez pas entrez dans l’un des 3 000 bars à tapas de la ville et à commander quelques grands classiques : calamares à la andaluza (calamars à l’andalouse), jamon iberico de bellota (jambon ibérique bellota), salmorejo (gaspacho dans sa version venue de Cordoue : tomates, ail, huile d’olive et pain) ou encore la cola de toro (queue de taureau) en ragoût. Les Arènes de la Real Maestranza de Caballería et son musée sur la tauromachie est à deux pas d’ailleurs, tout comme le marché artisanal d’El Postigo.

Si la chaleur et le sommeil n’ont pas raison de vous pour la sieste (tradition sacrée et très utile pour éviter l’insolation entre 14h et 17h en été), direction Alameda de Hércules, au nord du Centro, pour une franche rasade de Séville bohème. Plus cosmopolite, ce quartier jadis interlope abrite quantité de petites adresses réparties le long des façades que la street art a largement investi. Le Fatouch, cantine libanaise à la déco indus’ et minimaliste, le Mano de Santo, gargote mexicaine épicée, ou le bar à cocktail La Bicicleteria, tenu par un expatrié de Brooklyn, sont quelques-unes des adresses qui ont les faveurs des locaux. Plusieurs friperies de qualité, un marché aux puces (Charco de la Pava) le dimanche, quelques écoles de flamenco… l’Alameda fleure bon l’authentique ! La nuit, on s’engouffre dans les caves à vin, on s’attarde en terrasse, on s’enivre doucement de musique en direct, au jazz club Gallo Rojo par exemple. N’hésitez pas à entamer la discussion avec votre voisin de comptoir, c’est comme ça que l’on fait ici. Et si vous avez des fourmis dans les pieds, apprenez que les discothèques ne manquent pas dans le bario !

Au sud de la ville et de l’autre côté du Guadalquivir

L’après-midi est un moment idéal pour s’offrir une visite des palais royaux de l’Alcazar, dans la partie sud du quartier de Santa Cruz : en plus d’en prendre plein la vue (la variété des influences et la majesté du lieu en ont fait le symbole de Séville), on profite de la fraîche pénombre des couloirs du palais mais aussi de l’ombre des hautes haies des Jardins de Murillo, salvatrices au mois d’août ! Deux paons suivis de près par un canard – tous les Sévillans le savent – sont d’ailleurs les hôtes de ces lieux ! Le Parc de María Luisa, dans le quartier voisin du Porvenir est un vaste espace tranquille et tropical très apprécié des locaux.

Véritable cœur vert de la ville, on y flâne, on consulte la programmation des musées (le Musée archéologique et le Musée des arts et des traditions populaires) avant d’aller s’émerveiller face au palais, la fontaine, les canaux et bancs de céramique de l’exceptionnelle et presque centenaire Plaza de España, œuvre d’Aníbal González. Les couchers de soleil sont époustouflants ici.

De l’autre côté du fleuve, dans le quartier traditionnellement gitan de Triana (qu’on dit être le berceau du flamenco), quelques terrasses sont très prisées à l’heure du sunset. C’est le cas du Café de la Prensa, l’un des meilleurs points de vue de la ville et où l’on sert du très bon xérès (vin blanc andalou), et du restaurant gastro María Trifulca, proposant une cuisine rustique au sommet d’une large tour évoquant un phare. Ces deux adresses sont installées dans le pittoresque Calle Betis, parallèle au fleuve et donnant sur Séville.

Lors de la Velá de Santa Ana, fête patronale du bario, la rue se remplit de casetas, ces petits bars temporaires, et la fête bat son plein pendant une semaine (21-26 juillet) ! Les ruelles courant à l’arrière de cette artère emblématiques abritent également quantité de bars à tapas des plus authentiques, comme le troquet Las Golondrinas, dans son jus depuis des décades, ou les quelques tavernes de la Plazuela Santa Ana, étalant leurs terrasses animées sous un plafond de feuillages. Le Mercado de Triana est une adresse recommandée également, aussi bien pour faire quelques emplettes gourmettes que pour prendre le pouls de ce quartier à part, gai et bavard, et dont les habitants se revendiquent fièrement. “No somos Sevillanos, somos Trianeros!” (“Nous ne sommes pas Sévillans, nous sommes de Triana !”) les entendrez-vous peut-être clamer, entre deux claquements de talons ponctuant la mélopée farouche d’une guitare manouche.

Pour plus d’adresses sur Séville, consultez notre article 10 bonnes adresses à Séville.
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