Dans les coulisses de la Coupe de l’America à Barcelone

© AlexanderChampy McLean

Petit rappel des règles

Pour remporter la coupe en argent, surnommée “Auld Mug”, il faut un Defender – le gagnant de l’édition précédente, soit la Emirates Team New Zealand – et un Challenger – déterminé lors de la compétition préliminaire en format round-robin, où tous les participants se rencontrent un nombre égal de fois. La régate de Barcelone, dernier volet pour désigner le Challenger, se dispute à bord d’un bateau AC75, un monocoque à foils de 20,7 mètres.

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Cette année, Orient Express Racing Team (France), Alinghi Red Bull Racing (Suisse), Luna Rossa Prada Pirelli Team (Italie), Ineos Britannia (Grande-Bretagne) et NYYC American Magic (USA) s’affrontent pour le ticket de Challenger. Les Néo-Zélandais, qualifiés d’office, participent aux courses sans incidence sur le résultat, à part tester l’endurance et la stratégie de leur futur adversaire. Le Challenger et le Defender s’affrontent enfin, et le premier à remporter 7 duels repart avec le trophée.

L’AC75, un bateau propulsé… par des pros du cyclisme !

Chef de file de l’équipe Orient Express Racing Team, les barreurs Quentin Delapierre (champion du monde de Nacra et pilote de SailGP) et Kevin Peponnet (médaille d’or en 470 aux Championnats du monde de voile 2018) sont accompagnés des régleurs Matthieu Vandame et Jason Saunders.

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À chaque compétition, une nouvelle règle. Pour le cru 2024, il a été décidé que l’énergie nécessaire pour régler les voiles de l’AC75, fournie par la force musculaire, pouvait se faire grâce aux membres inférieurs. Bye bye le winch (petit treuil à main), hello le pédalier !

Le cofondateur de l’équipe France Stéphane Kandler, fondateur de la compagnie K-Challenge, s’est naturellement tourné vers un spécialiste du genre: le groupe Rebirth, qui possède notamment les marques Solex, Lejeune, Coleen et Matra.

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Pour se préparer, huit Power sailor ou Cyclor (contraction de cycliste et de sailor) se sont entraînés sur des cycles Lejeune pendant plus d’un an. Parmi les élus, Germain Chardin, double médaillé olympique d’aviron; Maxime Guyon, champion du monde de crossfit; François Pervis, sept titres de champion du monde sur piste et Antoine Nougarède, un ingénieur à la SNCF.

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“Pour que cela fonctionne à bord, les cyclistes sont devenus marins, et les marins… cyclistes !” assure Stéphane Kandler. Les sorties sur cycles Lejeune dès le mois de mai 2023 ont permis de tester les limites d’endurance physique et psychologique des athlètes, avant de devoir s’adapter à des nouveaux mécanismes sur le voilier, créés spécifiquement pour la compétition.

La base France de l’Orient Express Racing Team

À Barcelone, la base France ouvre sur une flotte de vélos Solex floqués du logo Orient Express, mise à disposition des équipes et des collaborateurs. À côté de l’espace Orient Express, où le PDG d’Accor Sébastien Bazin prend régulièrement ses quartiers, un restaurant ouvert sur la baie sustente les VIP, près de la cantine du staff et de l’équipage.

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En face, la salle de simulation emmagasine les données du bateau en continu. Le staff dispose aussi d’un simulateur du tableau de bord de l’AC75, jalousement gardé par un rideau. Lors des compétitions, la communication est coupée avec l’équipage embarqué, qui se retrouve seul avec son savoir-faire et son ressenti pour gérer la stratégie de la course en direct. Au 1er étage du bâtiment principal, une salle de sport permet aux athlètes de rester en forme, sous l’œil vigilant des préparateurs sportifs.

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Sous la grande tente levée près des docks, le voilier AC75 est démâté tous les soirs, histoire de se protéger des intempéries… et des tentatives d’espionnage, désormais légales ! Les jours de compétition, après 3h30 de préparation quotidienne, une grue emporte l’AC75 dans les airs, avant de le mettre à flot. La French team fait son entrée au son du Rock N Roll Train d’AC/DC, acclamée par les familles et VIP… et vaille que vaille !