Culture
La mode se raconte en 5 expositions
27 SEPTEMBRE . 2024
Paris, capitale de la mode. Si dès la rentrée, la fashion week vient pointer le bout de son nez, les musées rendent eux aussi hommage à cet art si français qui ne manque pas de trouver son inspiration dans les autres civilisations. Tour d'horizon d'un voyage aux confins des arts, entre architecture, broderie et photographie.
Lesage, 100 ans de mode et de décoration au 19M
Spécialiste de la broderie et du tissage, la Maison d’art Lesage fête son centenaire à la galerie du 19M, à mi-chemin entre Paris et Aubervilliers. C’est en effet en 1924 qu’ Albert et Marie-Louise Lesage reprennent l’atelier du brodeur Michonet, et ne tardent pas à se constituer une prestigieuse clientèle, de Madame Paquin à la créatrice Madeleine Vionnet.
Véritable trait d’union entre le passé et le présent, l’exposition s’affaire sur le savoir-faire de cette emblématique maison, tout en mettant en avant de nouvelles formes artistiques nées du dialogue entre la broderie et d’autres médiums, telles que des collaborations inédites avec des créateurs contemporains de tout horizon.
Du 26 septembre 2024 au 5 janvier 2025
La galerie du 19M, 2 Place Skanderbeg, 75019 Paris
Azzedine Alaïa collectionneur. Alaïa/Kurumata, la légèreté en création à la Fondation Azzedine Alaïa
C’est l’histoire d’une rencontre entre deux génies. D’un côté, le styliste et grand couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa, et de l’autre le designer japonais Shira Kuramata. Un dialogue artistique dans lequel les créations de haute couture répondent à vingt pièces de mobilier et objets d’exception.
Formes géométriques et coupes radicales, cette exposition est l’occasion de contempler le travail de deux artistes, qui chacun dans leur domaine ont su acter une révolution. Admirateur invétéré du designer disparu en 1991, Azzedine Alaïa possédait une grande collection de meubles et pièces de design du japonais, entretenant une solide amitié avec la veuve de ce dernier : Mieko Kuramata.
Jusqu’au 12 janvier 2025
Fondation Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie. 75004 Paris
Les Fleurs d’Yves Saint Laurent au Musée Yves Saint Laurent
Qui n’a pas en mémoire la sculpturale Laetitia Casta défilant en robe de mariée version bikini, toute de feuilles et de boutons de roses vêtue ? Clou du spectacle du défilé haute-couture printemps été 1999, la jeune corse alors âgée de 20 ans déclara par la suite qu’ Yves Saint-Laurent lui a donné sa féminité.
Une ode à la femme et à la nature qui s’expose aujourd’hui au musée de la fondation qui présente une trentaine de silhouettes et de dessins du créateur né à Oran, sous l’égide des commissaires d’exposition Olivier Saillard et Gaël Mamine. Un véritable jardin d’Eden pour tous les amoureux de la mode.
Du 20 septembre 2024 au 4 mai 2025
Musée Yves Saint Laurent; 5 Avenue Marceau, 75016 Paris
Nu comme habillé. Delacroix et le vêtement, au musée Delacroix
Le peintre français né à Charenton-Saint-Maurice en 1798 n’a cessé de peindre ses contemporains, les prenant pour modèle afin de reconstituer des fresques sur toile, telle que la « Liberté guidant le peuple », célèbre pour sa protagoniste au sein nu et au voluptueux drapé. Par leur traitement pictural, de nombreuses œuvres du peintre montrent également un intérêt particulier pour les textiles en général, les couleurs, et les motifs.
Cette exposition est l’occasion d’apprendre qu’Eugène Delacroix n’appréciait guère la mode de son époque, et préférait aller puiser son inspiration dans les costumes orientaux qu’il aimait rapporter de ses escapades marocaines et tunisiennes, prouvant ainsi que l’art (et la mode) n’ont pas de frontière.
Jusqu’au 3 février 2025
Musée Delacroix, 6 Rue de Furstemberg, 75006 Paris
La mode en modèles, photographie des années 1920-1930 au Musée des Arts Décoratifs
De Jeanne Lanvin à Elsa Schiaparelli, en passant par Madeleine Vionnet et Jean Patou, les années folles ont déferlé sur le pays, embarquant avec elles un florigèle de créations exaltées au sortir de la première guerre mondiale.
Cette exposition présente plus de cent photographies, dessins, films et robes de haute couture permettent de dresser un panorama de la création de mode parisienne de ces années folles, de 1917 à 1939. Une époque durant laquelle les créateurs parisiens ont photographié leurs créations sous tous les angles afin de se protéger juridiquement des copieurs et autres pirates qui, déjà, prenaient un malin plaisir à copier ces pièces de couture afin de les revendre aux plus offrants. Quelle folle époque!
Du 6 novembre au 26 janvier 2025
Musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli, 75001 paris