Les 50 ans de l’hôtel Annapurna à Courchevel

Une histoire de famille 

Il y a d’abord eu les grands-parents, Christiane et André Pinturault. Puis leur fils, Claude. Et enfin les petits-enfants, Sandra et Alexis. Une dynastie investie à 200 % dans la destinée de ce qui fut un sacré pari en 1974 : l’ouverture d’un hôtel dans un alpage désert, isolé sur les hauteurs de Courchevel.

Instagram © Hotel Annapurna

Une démarche visionnaire et une adresse pionnière du tourisme, dans ce qui sera l’une des plus célèbres stations au monde. Son implantation lui permet encore aujourd’hui de revendiquer le titre « d’hôtel le plus élevé de Courchevel 1850 », et son nom en est un éternel rappel :  un clin d’œil à l’Annapurna, l’un des sommets mythiques de l’Himalaya, gravi par les alpinistes Maurice Herzog et Louis Lachenal, amis des fondateurs. Son isolement, initialement perçu comme un handicap, est désormais sa force : très ensoleillé, le lieu jouit de vues parmi les plus belles des 3 Vallées.

© Hotel Annapurna

Goûters pantagruéliques, soirées piano-bar, buffets festifs… Christiane et André Pinturault déclinent dès l’ouverture de leur hôtel un art de vivre inédit et convivial qui deviendra la signature de l’adresse. Perchée, celle-ci n’en est pas moins reliée à la station grâce à l’ingénieux service de navette – une première – mis en place par les propriétaires pour éviter à leur clientèle de descendre à pied. Lorsqu’il rejoint l’aventure dans les années 80, leur fils Claude ajoute des suites, crée une terrasse et une piscine extérieure chauffée, un spa…

© Hotel Annapurna

Depuis 2019, Sandra, fille de ce dernier, a pris la direction de l’hôtel, développé un parcours artistique au sein des murs et un kids club façon banquise, et réaffirmé le lieu comme destination gourmande avec trois restaurants à l’identité marquée. Fin 2024, elle a orchestré la célébration des cinquante ans de cette adresse emblématique, l’une des dernières de la station à demeurer la propriété de ses fondateurs, et qui perdure grâce à son alchimie parfaite entre respect des traditions et ouverture aux nouvelles envies d’une clientèle épicurienne, sportive et amatrice de bien-être.

Luxe convivial

Les coupes, les médailles et les globes de cristal trônant dans le lobby annoncent la couleur : ici, le ski est une religion, avec Alexis Pinturault pour représentant le plus prestigieux. Triple champion du monde, triple médaillé olympique, multi-médaillé, il est le sportif le plus victorieux de l’histoire du ski tricolore. Ses dossards de compétition habillent les murs des chambres et suites, pleine vue sur les sommets.

Le champion international de ski Alexis Pinturault © Hotel Annapurna

Déco réconfortante de bois et matières chaleureuses, literie très soignée et sens du détail cultivent le bien-être après le ski. Les espaces de vie sont au diapason, avec leur art de vivre montagnard teinté de raffinement : canapés confortables près du bar – dirigé par Alain Péant depuis 40 ans ! -, salons cosy, ski room design aux casiers chauffants haut de gamme… Le spa s’articule autour d’une magnifique piscine intérieure en inox de 15 mètres baignée de lumière par d’immenses baies vitrées révélant les paysages enneigés. Un jacuzzi, deux saunas, deux hammams et une douche sensorielle ponctuent le parcours wellness, avec pour point d’orgue un soin Codage personnalisé dans l’une des deux cabines dédiées.

Trois tables, trois univers

Fortes d’un sourcing poussé, les expériences gustatives ajoutent au succès de l’adresse, attirant voyageurs comme locaux. Hot spot, L’Alpage, pépite étoilée Michelin d’une vingtaine de couverts ouverte sur la neige et les sapins, ne se vit qu’au dîner, dans un décor tamisé, feutré et minéral.

© Hotel Annapurna

Jean-Rémi Caillon, chef à l’appétence prononcée pour la cueillette, les herbes et les végétaux, mène ses hôtes à la rencontre des producteurs et artisans de la montagne. Il a lui-même capté des bruits d’eau, de vent, de nature alentour pour créer l’ambiance sonore de son restaurant, en symbiose avec sa cuisine.

Circuit-court et durabilité imprègnent également les assiettes du Rendez-Vous, bistrot gourmand, exigeant et vivant (on y déguste un petit-déjeuner sucré-salé de haute volée), comme celles de la Fèrma, avec ses spécialités savoyardes – raclette et fondue– déclinées avec originalité.

Une nouvelle page

L’acquisition et le développement de récentes adresses par Sandra et son frère Alexis ont initié une collection nommée Maison Pinturault, où l’excellence rencontre l’authenticité, le terroir et l’envie de faire perdurer une hospitalité sincère. Au Praz, village pittoresque de Courchevel à 1300 m d’altitude, l’hôtel 4 étoiles Les Peupliers, abrite 18 chambres et suites douillettes, ainsi que La Table de Mon Grand-Père, à la bistronomie de partage dans un cadre montagnard décontracté-chic.

© Hotel Annapurna

Face à lui, l’épicerie du Praz invite à piocher parmi les spécialités d’artisans locaux pour se concocter un panier gourmand. Un peu plus loin, l’Etable des Lys, ancienne étable aux vieilles pierres, promet un dîner en toute simplicité de spécialités fromagères et paysannes ancestrales savoyardes. Enfin, pour un séjour des plus exclusifs, Alexis propose depuis un an à la location les Chalets Altaï, trois hébergements d’exception avec possibilité de service hôtelier, dont l’un jouit d’un véritable spa professionnel, avec parcours de récupération, sauna, grande piscine intérieure et salle de massage in situ. 

Annapurna
734, rue de l’altiport, 73120 Courchevel

Les Hardis ont posé trois questions à Sandra Pinturault, la Directrice Générale de la Maison Pinturault

Cavalière émérite, gastronome, amatrice d’art et de vin, elle place l’épicurisme au cœur des expériences des différentes adresses de la collection.

Sandra Pinturault © foudimages

Les Hardis : 50 ans d’hôtellerie familiale, c’est un remarquable succès ! Comment vivez-vous cet anniversaire charnière ?

Sandra Pinturault : Je suis très émue de recevoir l’héritage de mes grands-parents et de mon père, et particulièrement reconnaissante de leur implication et investissement personnels tout au long de ces années. J’ai toujours voulu reprendre l’hôtel : dès mes 14 ans, j’ai manifesté mon intérêt pour occuper une place dans cette belle aventure familiale. En 2013, j’ai ainsi débuté comme réceptionniste avant de gravir les échelons et de prendre la direction de l’hôtel il y a quelques années.

Qu’est-ce qui distingue l’hôtel Annapurna de ses prestigieux concurrents à Courchevel ? 

Incontestablement son ADN familial et le fait que nous incarnions son histoire. Certains de nos collaborateurs sont là depuis plus de 20 ou 30 ans, notre clientèle y est très sensible. Depuis l’origine, l’ambiance ici est unique, mêlant luxe convivial et art de vivre alpin.  Cette continuité explique la très grande fidélité de nos clients, pour certains depuis trois générations.

Quelle empreinte personnelle ambitionnez-vous de donner ? 

On peut toujours s’améliorer, innover, suivre les aspirations des clients et l’air du temps, en gardant bien en tête de respecter l’héritage, notre fil conducteur. Nous allons rénover l’espace soin pour lui donner une meilleure cohérence et nous projetons une surélévation de l’hôtel.

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