Lisbonne authentique hors des sentiers battus : les meilleures adresses

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22AVR. 2024

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Lisbonne authentique hors des sentiers battus : les meilleures adresses

22 AVRIL . 2024

Écrit par Christine Robalo

Lisbonne charme par son soleil, ses couleurs et sa douceur de vivre typiquement portugaise. Les Hardis vous fait découvrir une capitale dynamique, riche en adresses uniques pour une immersion authentique au cœur de la ville.

Lisbonne, drapée sur ses sept collines, est loin d’être seulement une retraite pour les férus d’édifices colorés et les chasseurs de façades Instagrammables. Si la ville semble suivre un chemin déjà emprunté par Barcelone, avec l’afflux de visiteurs étrangers, qui rendent la présence locale plus que discrète, Lisbonne parvient à préserver ses trésors à travers des espaces culturels uniques, des hôtels de charme, une gastronomie portée par des chefs innovants, des cafés branchés et des plages à portée de main.

Ceux qui cherchent à découvrir le véritable cœur de la capitale portugaise se perdront dans ses vieux quartiers, où le temps prend une autre dimension, invitant à une flânerie à travers des ruelles qui serpentent, montent et descendent, révélant à chaque coin de rue un tableau vivant de maisons anciennes, de places bourdonnantes de vie et de monuments au passé glorieux. 

 

Alfama

Lisbonne se dévoile aussi en grimpant dans le célèbre tram 28, véritable montagne russe urbaine, qui offre un shoot d’adrénaline. Au bruit des grincements des roues, on sillonne à travers la ville, flirtant de si près avec les façades qu’on pourrait les effleurer du bout des doigts. On descend au quartier de l’Alfama, le cœur historique, pour s’adonner à une exploration sans plan préétabli dans les dédales de rues pentues et labyrinthiques.

Les chrysophiles feront une halte à l’Igreja de São Miguel, qui derrière une façade assez sobre cache de riches dorures et des peintures attribuées à Bento Coelho da Silveira, l’un des artistes portugais les plus éminents du XVIIe siècle. Pour prendre de la hauteur une pause s’impose au Quiosque da Porta do Sol. Oubliez la carte gastronomique – inexistante ici ! Préférez plutôt une pinte de cerveja pour savourer une vue imprenable sur un océan de toits de tuiles qui s’étend jusqu’au Tage.
Si vous êtes dans le coin le 13 juin, jour de la Santo António, le saint patron de Lisbonne, l’Alfama se transforme sous vos yeux. Dès la veille, le quartier s’illumine des parades colorées qui défilent dans la rue et des rires partagés autour des tables accueillant sardines grillées et bouteilles de vin local, qui envahissent les trottoirs. 

 

A table

Parreirinha de Alfama

Le soir, on joue les touristes dans une institution incontournable ! À deux pas du musée du Fado, la Parreirinha de Alfama se distingue aux yeux des locaux comme l’un des temples du fado les plus authentiques.

Fondée dans les années 50 par la légendaire Argentina Santos, cette adresse a vu défiler des icônes telles qu’Amália Rodrigues, Lucília do Carmo, ou Celeste Rodrigues, venues partager leur art. Laissez-vous tenter par une cataplana de poisson ou un caldo verde, accompagnés par les guitares et les voix mélancoliques qui distillent l’essence même de la saudade portugaise.


Beco do Espírito Santo 1

 

Bairro Alto

Ce quartier haut en couleur de Lisbonne a accueilli marins, jésuites, et bourgeois avant de devenir le repaire des lisboètes branchés. Les ruelles s’y entremêlent dans une parfaite harmonie de chaos et de charme, leurs petits balcons semblant vouloir s’écrouler mais affichant le linge au vent tel des drapeaux. Fondé au XVème siècle et ayant miraculeusement survécu au grand tremblement de terre de 1755, le Bairro Alto s’est forgé une identité unique, en marge de la ville en reconstruction. Son passé peuplé de tavernes et de maisons de passe lui a valu une réputation légèrement canaille.

Aujourd’hui, des adresses historiques, survivantes des années 80 comme le Pap’Açorda réputé pour son arroz de cabrito à s’en lécher les doigts, côtoient de nouveaux espaces culturels tels que la Galeria Zé dos Bois. Cette dernière, un espace hybride entre galerie d’art et salle de concert, s’est installée dans un bâtiment autrefois abandonné et s’est rapidement imposée comme un pilier de la scène artistique lisboète (Rua da Barroca nº 59). Quand le soir descend sur Lisbonne, le Bairro Alto s’éveille, vibrant au rythme des bars et des clubs qui promettent des soirées mémorables, où musique et amitié peuvent conduire à une légère gueule de bois le lendemain. 

 

A table

Prado

Situé dans une ancienne usine de poisson, en lisière de la vieille ville, le restaurant d’António Galapito s’est imposé comme l’épicentre de la bistronomie lisboète. Ouvert en 2017 par ce chef globe-trotter ayant aiguisé ses couteaux dans les cuisines étoilées du monde entier, le Prado se distingue par un menu où la nature tient le rôle principal. Sous un plafond inondé de lumière naturelle, les convives peuvent savourer des plats d’une simplicité presque provocatrice, où porc, poissons et trésors marins sont magnifiés, cuits à la perfection sur un gril alimenté au bois d’olivier et de vigne.

Les plats, conçus pour être partagés et salués par le Guide Michelin, sont proposés à des prix qui épargnent votre portefeuille. Et pour les œnophiles, une invitation à découvrir l’une des cartes de vins naturels les plus remarquables de la capitale vous attend.


Environ 36 €/pers. Travessa das Pedras Negras 2 

 

Baixa

Baixa est le downtown de Lisbonne, affectueusement appelé par les Lisboètes leur petit Manhattan, sans les gratte-ciels mais enrichi d’un charme supplémentaire et de pavés testant l’équilibre de chacun. Conçu par l’urbaniste Marquis de Pombal comme un échiquier suite au tremblement de terre de 1755, ses rues droites et ordonnées offrent un contraste saisissant avec les labyrinthes sinueux typiques de Lisbonne. Cette clarté géométrique recèle de nombreuses merveilles : boutiques d’antan, cafés hors du temps, et places dignes des cartes postales du XVIIIe siècle. La Rua Augusta, avec son arc triomphal et ses artistes de rue, sert de colonne vertébrale au quartier, promettant divertissements et scènes Instagram à chaque tournant.

Et puis, il y a le superbe ascenseur de Santa Justa, un engin qui ressemble plus à une relique retro-futuriste qu’à un moyen de transport du XIXème siècle. On vous conseille toutefois d’éviter la montée facturée presque 6 euros, qui ne vaut pas la longue file d’attente ! Si vous souhaitez simplement admirer la vue du haut de l’ascenseur, monter plutôt la colline à pied et accéder à l’ascenseur depuis la passerelle supérieure qui est gratuite. Pour ramener une tranche de Portugal quotidienne, direction A vida portuguesa. Créée par l’ancienne journaliste Catarina Portas, cette boutique regorge de marques traditionnelles sauvées de l’oubli. Des savonnettes et des crèmes au packaging sublimement désuet, des serviettes de table en lin brodé à la main ou encore de la céramique traditionnelle, tout ici est estampillé 100 % portugais (Rua Anchieta 11)! 

A table

Sala de Corte 

Ici la viande n’est pas seulement servie, elle est célébrée, couronnée, quasi-sacralisée ! Ce lieu est listé parmi les « 101 meilleurs restaurants de steak au monde », et pour cause. Sous la baguette magique du chef Luis Gaspar, la viande devient une véritable star.

Venus de Galice, d’Irlande, de France ou du Japon, elle se pavane fièrement après un séjour dans la cave de vieillissement, avant de se dorer dans un four Josper alimenté par du charbon 100% végétal. Entrecôtes, Picanha, T-Bone… les coupes les plus nobles défilent avec panache dans les assiettes. Et pour les accompagner ? Rien de moins que des frites truffées et des poivrons piquillos.


À partir de 32 €/ pers. Praça Dom Luís I, 7.


Mouraria

Un simple détour suffit pour s’éloigner des flots de touristes et plonger dans des quartiers en pleine évolution, à l’instar de Mouraria. Aux limites du Bairro Alto, niché sous le château São Jorge, ce qui fut autrefois un bidonville est aujourd’hui le cœur multiculturel de Lisbonne, rassemblant 56 nationalités. Transformée en 2009, Mouraria est devenue un incontournable culturel et touristique de Lisbonne, où le street art raconte l’histoire du quartier sur des fresques géantes.

Le Castelo de São Jorge ©iStockphoto/Sean Pavone

En déambulant à Mouraria, ne ratez pas le Largo do Intendente. Cette place, fierté locale, possède les plus belles façades d’azulejos de Lisbonne. Les escaliers de São Cristóvão, cachés derrière l’église éponyme, mènent à une sublime œuvre d’art urbain honorant le Fado. Et là, dès les premiers pas, découvrez la Livraria di Simão, une charmante librairie de 3,80 m2, née de la passion d’un bibliophile !


A table

The Food Temple

Ce minuscule restaurant ouvert par Alice il y a 12 ans, se targue d’être le premier temple végétarien de la ville. Aujourd’hui repris par un nouveau chef, il propose une carte courte où l’on retrouve des plats délicieusement équilibrés aux saveurs épicées qui font presque oublier que l’on ne mange que des légumes.

© The Food Temple

Bluffant ! Le secret réside dans la sélection méticuleuse des ingrédients, tous issus de l’agriculture biologique locale, et dans l’art de les combiner pour créer des mets qui ravissent tant les végétariens que les carnivores sceptiques. Un petit bijou gastronomique où chaque bouchée est une découverte. (Menu à 28€/pers. Beco do Jasmim 18)

 

BELÉM 

Votre exploration vous mène vers Belém, à l’ouest du centre de Lisbonne. Ce quartier, gardien de l’embouchure du Tage, où la tour du même nom veille sur les eaux depuis des siècles, était historiquement l’emplacement des docks. C’est de là que les explorateurs du XVIe siècle ont découvert les routes maritimes vers l’Afrique, le Brésil et l’Inde. Ces routes commerciales ont apporté une incroyable richesse au Portugal finançant la construction du Mosteiro dos Jerónimos (Monastère des Hiéronymites).

Cette immense bâtisse déploie ses cloîtres en dentelle de pierre sur plusieurs hectares, témoin silencieux d’une époque où ce petit pays diriger le monde ! Une longue file d’attente devant le monastère est inévitable, mais pénétrer dans l’Igreja Santa Maria de Belém, juste à côté, est plus aisé. À l’intérieur de l’église se trouve le tombeau de Vasco de Gama. Passage obligé par la célèbre pâtisserie Pastéis de Belém pour faire le plein de la célèbre gourmandise, dont la recette est gardée secrète depuis 1837 (5€). Si votre patience ne peut pas attendre pour entrer dans ce tout petit établissement, on vous conseille d’acheter les croustillants et crémeux pastéis de nata dans la boutique attenante avant de partir les déguster dans les jardins da Praça do Imperio, juste en face. (Rua de Belém nº 84).  

 

Shopping

Le Portugal, berceau de l’explorateur intrépide Vasco de Gama, est également une véritable pépinière pour les passionnés de décoration d’intérieur et de mode. Au-delà des images de cartes postales et des plages ensoleillées, ce pays révèle une âme européenne ancienne, façonnée au fil des siècles par le talent de ses artisans.

Un héritage de qualité et de savoir-faire inégalé a été patiemment élaboré, témoignant d’une riche histoire culturelle. Aujourd’hui, cette nation brille sur la scène mondiale, enrichie non seulement par ses fados mélancoliques mais aussi par une industrie de la décoration et du textile qui fusionne avec brio tradition et innovation.

 

Bordallo Pinheiro

Fondée par l’artiste et caricaturiste Rafael Bordallo Pinheiro à la fin du 19e siècle, cette maison est devenue emblématique pour ses créations en céramique qui nous embarquent dans un voyage au cœur de l’imaginaire portugais. Des assiettes en forme de choux, des pichets ornés de perruches colorées, des plats évoquant des poissons, ou encore des services à thé habités par des grenouilles espiègles, chaque pièce est une invitation à l’extraordinaire, où l’art de vivre se marie à l’histoire et à l’innovation.

Bordallo Pinheiro, c’est la promesse d’ajouter une dimension poétique à vos tables. Cerise sur le pastel : on visite le musée de l’artiste où l’on retrouve la plus complète collection de de céramiques portugaises de Bordalo, ainsi qu’une vaste collection de peintures, dessins originaux et publications. Avenida Guerra Junqueiro 28 D.

 

Embaixada

Plongez dans l’univers du palais Ribeiro da Cunha, joyau de 1857 niché au cœur de Príncipe Real, transformé en l’élégante Embaixada. Ce bâtiment néo-arabe, évoquant les contes des Mille et Une Nuits, a été reconverti en un épicentre de la créativité lisboète, abritant une myriade de concept stores qui célèbrent le meilleur du Portugal. Design, artisanat, mode, délices culinaires et cosmétiques bio : chaque boutique nous invite à découvrir des talents locaux. Le plus : à l’arrière de cette galerie pas comme les autres, faites une pause à la Casa Cabana où une terrasse enchanteresse vous attend pour un déjeuner ou un verre, entouré d’un jardin qui respire la sérénité.

Les marques à ne pas rater : O Lisboeta Née en 2021, cette marque créée par deux amis, a pris le pari audacieux de dépoussiérer et de donner un nouveau souffle à une gourmandise chère au cœur de tous les Portugais : le salame. Traditionnellement préparé avec du chocolat, des biscuits, du beurre et des œufs (et parfois une goutte de porto), le salame est ici présenté en bouchée ou en gâteau à partager et pimpé avec du caramel beurre salé, du chocolat blanc ou encore des éclats d’amande pour le rendre encore plus addictive (12 €/les 6).


Benedita Formosinho

La créatrice de mode diplômée de la Faculté d’Architecture de l’Université de Lisbonne ne se laisse pas séduire par l’éphémère carrousel des tendances. Benedita tisse de façon éthique des créations qui ont le charme de l’intemporalité.

© Benedita Formosinho

Pantalon en coton et polyester recyclé, pull tricoté en fil de déchets textiles de la marque, top en coton Bio, robe en chanvre, sac en roseau… toutes les pièces sont fabriquées de manière éthique sur le sol portugais et en quantité limitée (entre 50 et 450€).

 

Hirundo

La marque portugaise fait souffler un vent de fraîcheur sur la sneaker blanche. Hirundo transforme cet indétrônable pilier du dressing, parfois un peu timide côté audace, en une proposition éco-friendly audacieuse.

© Hirundo Embaixada

Cette chaussure qui garde la pureté et l’élégance du blanc mais qui laisse le choix entre onze couleurs pour la semelle. Certifiée B-Corp et fière de son empreinte carbone neutre, Hirundo fabrique chaque paire dans ses ateliers de Porto (à partir de 145 €).


Praça do Príncipe Real 26

 

Dormir

AlmaLusa Alfama

À peine débarquée de l’avion, la capitale portugaise vous accueille avec un air doux et ensoleillé. Avant de partir à la rencontre de l’art de vivre lisboète, on fonce poser ses valises à l’hôtel AlmaLusa Alfama. Après la Praça do Municipio à Lisbonne et la côte de Comporta, le groupe hôtelier AlmaLusa vient tout juste d’ouvrir sa troisième adresse dans l’un des quartiers historiques de la capitale portugaise : l’Alfama. Derrière la façade d’une ancienne armurerie royale du XIIe siècle, méticuleusement restaurée, 25 chambres et suites s’offrent un tête-à-tête avec le Tage. Dans un labyrinthe de couloirs et d’escaliers, on tombe nez à nez avec des chambres lumineuses et accueillantes, chacune arborant une décoration unique.

Les têtes de lit, revêtues de papiers peints évoquant des scènes d’évasion tropicale, vous invitent à rêver de lointaines aventures, tandis que les cheminées (pour de faux, histoire de ne pas déclencher les alarmes incendie) et les meubles en bois sombre jouent la carte du cosy chic face à des salles de bain immaculées avec douche XXL. Au rez-de-chaussée, le petit café Delfina est inondé de soleil et orné de cartes vintage piochées dans la collection personnelle du propriétaire Miguel Simões de Almeida. C’est là que les hôtes se régalent au petit déjeuner de croissants tout droit sortis du four ou savourent un déjeuner sur le pouce concocté par Carla Sousa, une cheffe au talent importé du Cap-Vert.


AlmaLusa Alfama
À partir de 189€/nuit (petit déjeuner inclus). Rua dos Bacalhoeiros, 16
Plus d’informations sur l’hôtel AlmaLusa Alfama

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Y aller :

Face à la popularité croissante des voyages vers Lisbonne, TAP, la compagnie aérienne portugaise, a décidé d’augmenter le nombre de ses vols en inaugurant le « Ponte Aérea » en septembre 2023. Ce service assure jusqu’à huit liaisons quotidiennes entre les deux capitales européennes.

Le « Ponte Aérea » offre l’avantage supplémentaire de permettre aux passagers de changer leur vol le jour même sans coût additionnel, selon la disponibilité, ce qui représente un atout majeur pour les voyageurs aux agendas flexibles. En plus de l’augmentation de la fréquence des vols, les passagers bénéficient d’un enregistrement simplifié possible jusqu’à 45 minutes avant le vol et d’un accès rapide aux contrôles de sécurité via des files dédiées.



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