Les trois expositions incontournables de l’été

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02AOÛT. 2024

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Les trois expositions incontournables de l’été

02 AOûT . 2024

Écrit par Maïa Morgensztern

Sorties, apéros, JO… et belles expos ! De Londres à Amsterdam à en passant par Bilbao, voici trois expositions immanquables à voir cet été.

Yoshitomo Nara
Little Thinker in the Garden, 2016
Ceramic
52 x 38 × 35 cm
Private collection. Paris
© Yoshitomo Nara, courtesy Yoshitomo Nara Foundation

Guggenheim Bilbao : Yoshitomo Nara, au-delà des mots

Yoshitomo Nara n’aime pas parler de son œuvre, et encore moins les interviews. “Si je pouvais expliquer mes peintures avec des mots, j’arrêterais de peindre”, avoue-t-il, les yeux rivés sur Missing in Action, l’acrylique sur toile d’une petite fille au regard maléfique. Si l’auteur n’a pas d’explications à nous donner, l’œuvre n’en reste pas moins profonde, à la fois drôle et déroutante. La grande rétrospective du musée Guggenheim de Bilbao offre une plongée dans l’univers fascinant de l’artiste japonais contemporain, qui a tenu à faire lui-même l’accrochage de cette exposition. D’une salle à l’autre, les œuvres organisées de manière thématique montent aux cimaises ou descendent beaucoup plus bas, au niveau du regard d’un enfant. Né dans un petit village isolé au nord du Japon, avec pour seul compagnon la station de radio de l’armée américaine Far East Network installée non loin de là, Nara explore des thèmes complexes tels que l’innocence perdue, la solitude et la résistance.

Yoshitomo Nara
Sleepless Night (Sitting), 1997
Acrylic on canvas
120 x 110 cm
Courtesy of the Rubell Museum, Miami and Washington, D.C.
© Yoshitomo Nara, courtesy Yoshitomo Nara Foundation

Ses visages aux grands yeux expressifs semblent défier le spectateur tout en révélant une vulnérabilité profonde. Sur le papier, les personnages arborent des traits kawaï typiques de la culture japonaise et une attitude punk qui imprégnée du passage de Nara à la Kunstakademie (l’école des beaux-arts) de Düsseldorf. L’exposition présente une large sélection de peintures, sculptures et installations, qui permettent de saisir l’évolution artistique de Nara, captant au passage le dialogue constant entre la culture pop et la musique punk.


Yoshitomo Nara, Guggenheim Bilbao,
Abandoibarra Etorbidea, 2, 48009 Bilbao.
Jusqu’au 3 novembre 2024.
Guggenheim-bilbao.eus

 

Londres : Reverb, the sound of music 

Coutumière des expositions tech ultra stylées, 180 The Strand propose Reverb, une immersion totale dans un univers à la croisée des mondes entre son, lumière et espace. L’exposition collective met en scène des pièces marquantes d’artistes renommés, mises en scène pour permettre au spectateur de participer à la création de l’œuvre. L’artiste designer Es Devlin présente Memory Palace, une installation monumentale qui cartographie des moments clés de l’histoire humaine à travers une série de vidéos. À la fin de la projection, les visiteurs sont invités à choisir et prendre une page parmi les papiers superposés à l’écran, dans un geste poétique et provocant à la fois. Plus loin, l’immense boombox rose de Virgil Abloh crée un environnement immersif où la musique et le design se rencontrent. On se déplace à travers les lieux pour découvrir comment le son peut transformer notre perception de l’espace.

Devon Turnbull, Listening Room

Avec Bausatz Noto, l’artiste Carsten Nicolai joue avec les vinyles. Il a installé quatre platines Technics SL-1210 munis de casques, laissant le soin au visiteur de créer sa propre combinaison de sons… que l’on peut ensuite entendre en sortant de l’exposition ! La balade souterraine se vit comme un parcours initiatique qui nous transporte de salles en salles, dans un état de méditation visuelle et auditive. À travers des expériences uniques, on redécouvre aussi l’architecture industrielle de 180 The Strand comme un lieu incontournable de dialogue entre les arts visuels et sonores. 


Reverb,
180 The Strand, London, WC2R 1EA,
Jusqu’au 28 septembre 2024.
www.180studios.com/reverb

 

Amsterdam : Julius Horsthuis, la science de l’art 

L’exposition de Julius Horsthuis au musée NXT d’Amsterdam offre une plongée captivante dans l’univers des fractales numériques. L’artiste et cinéaste néerlandais, réputé pour ses animations qui mêlent art et science, crée des mondes visuellement forts et infiniment complexes. Son travail se distingue par la capacité à rendre visibles des dimensions mathématiques abstraites, transformant des équations en paysages surréalistes et hypnotiques. Les formules sont visualisées grâce au programme Mandelbulb3D, dont le créateur est uniquement connu sous le pseudo “jesse”. Sur place, les animations sont projetées en haute résolution sur des écrans géants, plongeant les visiteurs dans un univers de structures géométriques infinies.

Foreign Nature’ (2022) by Julius Horsthuis (@julius.horsthuis), digital, with music by Ben Lukas Boysen (@benlukasboysen), courtesy of Erased Tapes Music⁠

Les fractales se déploient et se replient, offrant une expérience visuelle hypnotique en constante évolution. Le compositeur et producteur Ben Lukas Boysen, à qui l’on doit notamment la musique du jeu Everything (2016) sur Playstation, s’associe au projet pour envelopper les spectateurs dans un monde psychédélique étudié pour provoquer les mêmes sensations que lorsque le cerveau est sous psychotropes. Qui a dit que les mathématiques n’étaient pas fun ? 


Julius Horsthuis,
Foreign Nature, NXT Museum, Gedempt Hamerkanaal 237, 1021 KP Amsterdam,
Jusqu’au 3 septembre 2024
nxtmuseum.com

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