Rencontre de l’été : l’artiste néo-pictorialiste Julien Drach

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15AOÛT. 2024

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Rencontre de l’été : l’artiste néo-pictorialiste Julien Drach

15 AOûT . 2024

Écrit par Johanna Colombatti

Et si l’on profitait de l’été pour (re)découvrir des personnalités inspirantes, prendre le temps de se plonger dans leur univers et saisir tout ce qui se cache derrière leur création ? On a rencontré pour vous celles et ceux qui œuvrent à diffuser du beau ou du bon au quotidien et qui contribuent ainsi à rendre notre monde plus doux, plus riche et plus stimulant. Place au portrait de Julien Drach, un artiste qui a choisi le médium photographique pour exprimer sa sensibilité auréolée de soleil italien…

Il se présente comme un homme d’images, rejetant tout de suite le statut de photographe, trop académique ou trop lourd à porter pour celui qui navigue en autodidacte à travers toutes les techniques qu’offre le médium. S’il admet d’emblée « ne pas être technicien de la photographie » il parvient cependant à fabriquer toutes les images dont il rêve.    

Lorsqu’on l’écoute nous parler de sa pratique et de la manière dont il la met en œuvre, on ne peut s’empêcher de penser à ce mouvement romantique éclot à la fin du XIXème siècle, le pictorialisme, que l’encyclopédie Universalis définit comme « une photographie créatrice qui veut faire reconnaître la prééminence de l’image sur le réel photographié ».

Un mouvement qui se caractérisait aussi bien par des recherches d’effets d’atmosphère que par la volonté de faire disparaître le réalisme des objets sous un traitement formel qui confine parfois à l’abstraction. Tout concourt dans son esthétique à mettre à distance le réel et l’époque contemporaine pour donner l’idée de la sensation universelle, de l’éternité et du beau. 

Il y a bien sûr ses séries romaines, démarrées à l’occasion d’une résidence de cinq semaines à la Villa Médicis en 2018, avec un travail sur les sculptures du parc de la Villa saisies comme des athlètes en action avec un sursaut de sensualité que la pierre dont elles sont faites, ne laisserait présager. 

Et puis son travail sur la mémoire des villes, l’érosion et le temps qui passe avec une série de cadrages très serrés sur des murs très patinés, où l’artiste parvient à donner le sentiment de grands tableaux abstraits en jouant sur les échelles.

Il nous faut d’ailleurs nous rapprocher du tirage de la série In-visible triomphant dans son entrée pour constater que la surface est bien lisse tant l’image donne la sensation de grain, de texture. Et cette dimension sensuelle de la matière influe toute son œuvre, et finalement toute sa vie.

Car il en est ainsi de son intérieur, un appartement cossu de la Rive Gauche, où les tissus chatoyants abondent, produisant un effet de maximalisme renforcé par une accumulation de mobilier et objets d’arts italiens seventies.

Ses photographies s’imprègnent de tout cela, tant par leur sujet (une image de chantier avec lance d’incendie devenant sous son objectif une sublime composition de drapés) que par leur présentation. Nombre de ses œuvres sont ainsi exposées dans d’étonnants cadres gainés tantôt de paille de riz, tantôt de peau de python, conférant une puissance nouvelle aux œuvres et lui permettant de composer un véritable décor. 

Il se plaît ainsi à glisser quelques conseils de scénographie chez ses clients, exploitant l’idée de trompe l’œil, plaçant une image de fenêtre romaine à proximité d’une véritable lucarne parisienne, ou parfois même jouant avec l’idée de mise en abîme installant une œuvre figurant un lit en face d’une vraie couche.

Ce coté Hitchcockien le ramène à ses premières amours. Avant de laisser son objectif immortaliser la beauté sourde de ce monde, il était comédien. Fils d’une sublime comédienne aux faux airs de Fanny Ardant (Marie-Josée Nat) et d’un réalisateur à la filmographie très éclectique (Michel Drach), il a débuté sa vie d’adulte dans le sillage familial. Et c’est au hasard d’une rencontre qu’il ose passer de « l’autre côté du miroir » comme il aime à le dire, et tenir la caméra.

Depuis, il parcourt le monde pour en tirer de sublimes clichés mais surtout de l’Italie, qu’il aime passionnément et dont le cinéma l’a beaucoup inspiré. A la rentrée, il aimerait éditer un livre, le Grand Tour, de tous ces tirages transalpins mais d’ici là place à la bella estate 


https://juliendrachstudio.com/
Le studio, pour découvrir l’ensemble des œuvres de l’artiste, se visite sur rdv

  

Ses adresses favorites

 

Un hôtel

Le Bristol

Un grand classique que je fréquente pour y prendre mes petits-déjeuners … 


Le Bristol Paris
112 Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris

 

Un restaurant

Le Café de Flore, une institution immortelle, on m’y trouve à n’importe quelle heure et si je ne suis pas à Paris, c’est à la terrasse du Ciampini à Rome, un peu son équivalent italien. 

On peut prendre un petit déjeuner à l’ouverture comme un dernier verre le soir, c’est un lieu qui se vit à toutes les heures, et on y va aussi bien pour  l’ambiance, que le service et pour sa carte aux mille classiques. 


Café de Flore
172 boulevard St Germain, 75006 Paris

Caffè Ciampini di Marco Ciampini
Piazza della Trinità dei Monti, 2, 00187 Roma 

 

Le Café de l’Esplanade
Un grand classique avec un service irréprochable, une ambiance y est vraiment agréable et une cuisine d’une grande constance  


Café de l’Esplanade
52 rue Fabert
75007 Paris

 

Et pour finir je citerais l’Hôtel de Russie à Rome où il faut à tout prix goûter leur exquis Bloody Mary.


Hotel de Russie
Via del Babuino, 9, 00187 Roma

 

Un artisan

Superstitch Paris, tenu par Arthur, un type formidable, puriste passionné et ultra talentueux, chez qui on trouve des merveilles de denim japonais.


Superstitch Paris
13 Rue Racine, 75006 Paris

 

Et puis Federico Polidori
Un cordonnier à Rome où je fais faire mes ceintures, une toute petite échoppe derrière le Panthéon, où rien n’a bougé depuis des lustres et où on fabrique encore des choses superbes.


 Federico Polidori
Via del Piè di Marmo, 7/8, 00186 Roma  

 

Et enfin, en grand collectionneur de souliers, je ne peux pas ne pas citer le salon Baba rue Jean Mermoz, tenu par un prince sénégalais depuis plus de 20 ans qui fait les plus belles réparations, patines et les meilleurs cirages de Paris.


Salon Baba
21 Rue Jean Mermoz, 75008 Paris

 

Pardon, je n’en finis plus mais je me dois de citer aussi la marque romaine Giuliva Heritage fondée par un couple tout droit sorti d’un film des années 1950-1960, de véritables gravures de mode. Gerardo Cavaliere et Margherita Cardelli sont à mes yeux, aussi beaux que talentueux et incarnent le grand chic italien, la grande bellezza !

 

Un musée

A Rome, le palazzo Altemps !

Une merveille absolue, j’y vais à chaque fois que je suis à Rome, j’y ai fait beaucoup de photos et je trouve toujours le moyen d’en prendre une nouvelle ..


Palazzo Altemps
Piazza di Sant’Apollinare, 46, 00186 Roma  

 

Un métier de bouche 

La chocolaterie Alain Ducasse for ever ! 

Notamment pour leurs exquises tablettes chocolat pistache …


Le Chocolat Alain Ducasse
26 rue Saint Benoît
75006 Paris



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