Rencontre avec Jeanne Signoles, la créatrice de la marque de maroquinerie L/UNIFORM

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04OCT. 2024

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Rencontre avec Jeanne Signoles, la créatrice de la marque de maroquinerie L/UNIFORM

04 OCTOBRE . 2024

Écrit par Johanna Colombatti

Jeanne Signoles est une des personnalités inspirantes de la rentrée, avant de lancer sa marque L/UNIFORM, la créatrice travaillait dans l’univers de l’aéronautique et de la finance. Tout sur cette reconversion réussie dans le monde créatif !

Portrait de Jeanne Signoles ©Ludovic Balay

Ce matin-là, on a rendez-vous dans les bureaux de la marque, rive gauche. Quelques numéros plus loin, une façade d’immeuble indique aux passants qu’il fut habité par le peintre Yves Klein. La rue, à deux pas du jardin du Luxembourg, a été le repaire de nombreux artistes au début du XXeme siècle – la fameuse Bohème de Montparnasse – et fourmille encore de grandes verrières, vestiges d’une époque artistique glorieuse. Le décor est planté et c’est dans l’une de ces sublimes architectures que la marque s’est installée.  Sa fondatrice nous cueille sur le pas de la porte, grande besace beige sur la hanche (forcément !) et nous conduit vers son antre, un immense atelier qui a accueilli par le passé d’autres noms de la mode comme une certaine Agnès B ! L’espace, baigné de lumière, a été refait et décoré avec soins : de grandes pièces de designers côtoient les fameux meubles USM qui sont un peu au Design ce que le sac en toile L/UNIFORM est à la maroquinerie : un classique extrêmement bien conçu, avec lequel on vit sans trop se poser de questions et dont on ne lasse jamais.  

 

Sur le grand mur d’exposition de la mezzanine trône l’ensemble des collections : de la besace au sac de chantier, en passant par la housse de guitare, le cabas, le sac à outils ou encore la gibecière, jusqu’au cartable … tout un répertoire de sacs ultra-fonctionnels, pensés pour accompagner (et faciliter) le quotidien d’hommes comme de femmes, de 7 à 77 ans !

L/UNIFORM

Pour revisiter ces accessoires de travail et de tradition à la sauce moderne, Jeanne Signoles a fait de la qualité le premier ingrédient de sa recette à grand succès. Des sacs en toile oui mais pas n’importe laquelle (une toile enduite tantôt tissée en lin et coton, tantôt 100% coton alliée à du cuir de veau teinté dans la masse), et surtout pas fabriquée n’importe comment. La production s’opère dans les ateliers de la marque au Portugal et elle est confiée à des artisans hautement qualifiés qui œuvrent selon un cahier des charges extrêmement rigoureux.

 Et Jeanne de s’amuser à nous confier : « avoir un sac rutilant réservé au samedi soir, qu’on sort comme un bijou de son écrin pour quelques heures, ça ne m’intéresse pas. Je veux de la qualité, du haut de gamme, de la belle facture pour tous les jours, là où réside la vraie vie. »

On s’apercevra vite que l’exigence est de mise à tous les niveaux et que tout est méthodiquement orchestré pour que l’expérience clients soit irréprochable. Et pour cause, avant d’entrer dans l’univers de la maroquinerie, Jeanne Signoles a eu une autre vie, une autre carrière … dans le domaine scientifique. Diplômée d’économétrie, elle travaille un temps pour le géant de l’aviation Airbus, fait ses armes dans la finance pour rejoindre quelques années plus tard son mari dans le business familial, celui d’une grande marque de maroquinerie de luxe établie dans la cité de Carcassonne. Il y a dix ans, le couple, à nouveau jeunes parents décide de se lancer dans sa propre aventure. Jeanne se forme à l’Institut Français de la Mode et L/UNIFORM voit le jour dans la foulée. Accompagnée dans ce nouveau projet par des artistes et artisans de talents (au nombre desquels Cléo Charuet à l’origine de l’identité graphique de la marque), Jeanne renoue avec ses racines. Electron scientifique libre, elle a grandi dans une famille d’architectes, très tournés vers l’art. La marque sera l’occasion de travailler les couleurs qu’elle chérit tant (elle nous confie ainsi que trouver le bon rouge de ses toiles, elle aura procédé à une centaine de tests au préalable !) et de creuser une discipline qui l’anime : la sociologie. Car l’une des choses qui la réjouit et l’inspire le plus –au delà d’une constellation d’amis talentueux – c’est d’observer les gens. La manière dont ils vivent et se déplacent, dans les marchés le dimanche par exemple, de voir comment ils se comportent avec les choses qui les entourent.

L/UNIFORM

A ce titre, elle ne manque jamais de visiter la droguerie du coin pour contempler les objets traditionnels du quotidien, qu’elle soit en France ou au Japon car la marque connaît là-bas un succès fulgurant et s’apprête même à y ouvrir une nouvelle boutique. La clientèle nippone est sensible à son esthétique épurée et à la perfection en matière de finitions de ses produits. Pour Jeanne, il est essentiel que ses créations soient aussi belles du dehors que du dedans et elle met un point d’honneur à ce que les intérieurs soient également impeccables. C’est là qu’elle se démarque, dans une forme de qualité et de souci du détail inégalable. Dans la volonté d’avoir des sacs presque éternels qu’on puisse emporter partout avec soi, quelque soit l’occasion. Elle se plaît ainsi à raconter une anecdote qui illustre cette idée : celle d’une amie reporter qui embarque son sac L/UNIFORM partout avec elle à travers le globe et qui l’ayant un peu malmené, a fini par en abîmer l’anse. Elle n’en veut pas de nouveau, c’est celui-ci qu’elle aime, on connaît la chanson… Qu’à cela ne tienne, Jeanne lui répare et décide de le faire en réinterprétant la technique japonaise du kintsugi : elle juxtapose à la partie usée un nouveau morceau d’un coloris harmonieux … laissant apparaître les traces de vie du sac. Un service de réparation est ouvert à tous les clients, tout comme un service de personnalisation (gratuit) pour celles et ceux qui voudraient apposer un monogramme, un écusson ou encore un logo. Une manière de s’approprier ces basiques dont on aurait tous furieusement besoin …

L/UNIFORM

 Ses adresses :

Un hôtel

Asaba Ryokan d’Izu

Un mélange de haute traditions nippones et de design occidental, le tout dans un cadre fabuleux 


Asaba Ryokan
3450-1 Shuzenji, Izu, Shizuoka 410-2416, Japon

 

Un restaurant
Sahsya Kanetanaka

Un lieu assez incroyable au deuxième étage du Oak Omotesando : un restaurant avec une collection d’art et un jardin japonais conçu par le photographe et architecte Hiroshi Sugimoto

Un endroit où l’on vient goûter de véritables plats japonais, se ressourcer et en prendre plein les yeux !
Sahsya Kanetanaka

 

Un artisan
Maison Bonnet, un lunetier

J’ai récemment eu besoin de lunettes et au hasard d’une rue, je suis rentrée dans cette boutique qui m’inspirait. J’y ai trouvé une paire qui me plaisait, je m’imaginais presque repartir avec.  Je n’avais pas vraiment pris conscience que tout était fait sur-mesure. Deux mois plus tard, j’avais un rdv et on m’auscultait le visage sous toutes les coutures pour me livrer quelque temps plus tard des lunettes qu’on croirait presque moulées sur moi, c’est fabuleux ! Le degré de personnalisation ultime !

La Maison Bonnet

 

Un Musée

Le Musée Nezu que je visite chaque fois que je suis à Tokyo, autant pour ses jardins, que ses collections très inspirantes. Avant de repartir sillonner la ville à vélo, je fais une pause au salon de thé. C’est l’une de mes habitudes favorites dans cette ville que je connais depuis près de 25 ans …

Le musée Nezu

 

Un métier de bouche

Je dirais sans hésiter la poissonnerie Viot, où je trouve le meilleur poisson possible, pas seulement le plus frais, mais le plus goutu.

Ils conservent le poisson sans glace dans des vitrines réfrigérées et c’est assez impressionnant. L’idée est d’une part de moins consommer d’eau (une préoccupation à laquelle je suis très sensible) mais aussi en terme gustatif, ces procédés permettent au poisson de déployer ses arômes. Il y en a pour tous les goûts, on y trouve frais, affiné ou maturé et je ne peux plus m’en passer. 

Poissonnerie Viot
6 Rue Lobineau, 75006 Paris

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