Les bonnes adresses à Ajaccio pour un weekend hors des sentiers battus

Nichée au bord de l’eau, sur les rives d’un des plus beaux golfes du monde, Ajaccio vibre au rythme des légendes. On y arrive par bateau depuis les côtes voisines ou par avion, attiré par l’appel d’une île où le temps semble suspendu entre les échos de l’Histoire et la vie animée des terrasses. C’est ici que Napoléon est né, et depuis, l’ombre du petit caporal qui a osé se faire empereur ne cesse de planer sur la ville.

Pour suivre les traces de l’homme au bicorne, il suffit de visiter la Maison Bonaparte, véritable sanctuaire de souvenirs où résonnent encore les échos d’une enfance qui, sous le ciel d’Ajaccio, a façonné un destin impérial. C’est dans ce cocon de pierre que Napoléon Bonaparte vit le jour en 1769, avant d’inscrire son nom dans le marbre de l’Histoire, des plaines gelées de Russie aux rivages dorés d’Égypte. Aujourd’hui, transformée en musée, la maison offre une immersion dans l’intimité des Bonaparte. En parcourant les pièces de cette demeure bourgeoise, on découvre des objets personnels, des portraits, et même le lit où Napoléon est né. Les salles retracent l’enfance du futur stratège, tout en révélant les racines corses d’une famille au destin exceptionnel. Les visiteurs peuvent admirer une riche collection de meubles d’époque, de documents et de souvenirs, témoins silencieux de l’ascension de Napoléon. La maison semble encore vibrer du passage du jeune Bonaparte.( Rue Saint-Charles)

Pour vraiment comprendre Ajaccio, il faut se perdre dans la vieille ville, entre la rue Fesch et la Citadelle Miollis. Perchée face à la mer, cette dernière, construite au XVIe siècle pour protéger Ajaccio des invasions, a traversé les siècles en surveillant le golfe. Occupée tour à tour par les Génois et les Français, elle a servi de caserne militaire jusqu’en 2020. Aujourd’hui, la citadelle vit d’une nouvelle manière : ses murs abritent des ateliers d’artistes, des guinguettes estivales, un restaurant éphémère et même des séances de cinéma en plein air, créant un espace où l’histoire et la vie contemporaine se rejoignent. Se promener le long de ses remparts, c’est plonger dans l’histoire tout en profitant d’un panorama exceptionnel sur la mer. (8-10 Bd Danièle Casanova, 20000 Ajaccio)

En plein cœur de la ville, le marché d’Ajaccio est une véritable symphonie de couleurs et de saveurs qui réveille les sens dès les premières heures du matin. Sous les platanes centenaires, les étals débordent de produits corses : charcuterie parfumée, goûteux brocciu, miel doré et fruits gorgés de soleil. Les marchands à l’accent et à l’accueil chaleureux ajoutent au charme de ce lieu vivant. On s’y attarde, on goûte, on discute, et on se laisse tenter par une dégustation improvisée de figatellu ou de canistrelli, ces délices typiques qui font la fierté de la gastronomie locale. On en profite pour faire un stop chez Yannick Lambert, un chef à la joie communicative qui vous fera découvrir les spécialités locales et les personnalités de ce Marcatu, avant de vous emmener vers son restaurant A Merendella Citadina pour réaliser de délicieux beignets de courgettes à déguster avec un spuntinu (casse-croûte) fait de fromages, de charcuterie et de vin AOP Ajaccio. (30€/pers. 7 Bd du Roi Jérôme, 20000 Ajaccio) 

Laissez-vous happer par les ruelles étroites, suivez les pavés qui mènent invariablement vers la mer, et arrêtez-vous à la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption, où Napoléon fut baptisé. Classée Monument historique depuis 1906, elle appartient maintenant à la Collectivité Territoriale de Corse. De l’extérieur, l’église semble relativement sobre, mais à l’intérieur, la magie opère avec un univers baroque où le poids des siècles se fait encore sentir.

Il y a aussi les îles Sanguinaires, le spot le plus instagramé de Corse, dont le nom seul suffit à évoquer des récits d’aventures. L’air y est frais et les sentiers désertés offrent un calme que seul le cri des mouettes vient troubler. C’est ici, face à l’immensité de la mer, que l’on saisit vraiment l’essence d’Ajaccio : une ville d’histoire et de solitude, de grandeur et d’intimité.

Mais ne partez pas sans avoir fait un détour par le Musée Fesch. Ici encore, Napoléon est la star. Les salles, souvent désertes, offrent une occasion rare de s’imprégner, sans distraction, des chefs-d’œuvre exposés. C’est un autre temps, un autre monde, où la frénésie estivale laisse place à une contemplation presque méditative. Prenez quelques minutes supplémentaires pour découvrir la bibliothèque nationale adjacente au Palais Fesch, qui renferme des trésors inestimables. À noter : il est possible de visiter avec un guide conférencier, qui éclairera les quelque 500 œuvres du Palais Fesch. (À partir de 5 € l’entrée. 50-52 Rue Cardinal Fesch, 20000 Ajaccio)

Enfin, le soir venu, retournez vers le front de mer. Installez-vous à la terrasse d’un restaurant et contemplez le coucher de soleil qui embrase le golfe d’Ajaccio de teintes orangées et pourpres. Les conversations s’adoucissent, la journée décline, et vous réalisez que, même si les estivants sont repartis, la ville continue de vivre. Dans le cliquetis des couverts, un murmure s’élève, porté par les notes d’une guitare. Les polyphonies corses, mystérieuses et profondes, résonnent comme une prière intemporelle.

À l’écart des foules estivales, Ajaccio révèle une facette plus intime et authentique. Les commerçants prennent le temps de converser, les échanges se prolongent, et la ville dévoile alors ses trésors cachés, loin du tumulte touristique.

Où dormir :

Les Mouettes
Aux portes d’Ajaccio, cet établissement membre de la chaîne Les Collectionneurs, est logé dans une demeure du XIXe siècle aux murs d’un rose un peu passé et aux balcons à pilastres. L’ambiance y est délicieusement feutrée, avec les pieds dans l’eau. Au programme : plage privée, piscine d’eau de mer, et un spa perché sur le toit-terrasse. Les 26 chambres et suites, décorées de boutis, de meubles provençaux, de tons doux et de rideaux en toile de Jouy, offrent pour certaines une terrasse. Une escapade qui mêle charme et sérénité. (9, cours Lucien-Bonaparte, Ajaccio).

San Carlu Citadelle
Au cœur du centre-ville, à deux pas de la Citadelle d’Ajaccio, l’Hôtel San Carlu Citadelle est le spot parfait pour passer la nuit à Ajaccio. Construit en 1970 sur ce qui était autrefois la maison de la nourrice de Napoléon, cet établissement a depuis été complètement relooké et s’impose désormais comme un lieu incontournable. Impossible de ne pas succomber au charme de son rooftop bar, offrant une vue panoramique à 180° sur la baie d’Ajaccio, idéal pour un petit-déjeuner avec style ! Les chambres, bien que peu spacieuses (le bâtiment a son histoire), sont joliment décorées dans un mélange de modernité et de touches rétro. (8 Bd Danièle Casanova, 20000 Ajaccio)

Où manger :

Macumba
Sur une des plus belles plages des Sanguinaires, le restaurant Macumba est bien plus qu’une énième paillote, c’est une institution ! Depuis le début des années 80, locaux et touristes se partagent les tables en terrasse ou sur le sable. On y sert des salades créatives, des plats locaux comme l’incontournable veau aux olives ou encore une pêche du jour fraîche et locale, cuisinés par Manu, qui a, un temps, œuvré chez Ducasse. Le soir on prend l’apéro en partageant une pizza cuite au feu de bois en sirotant une frozen Margarita ou un Cap Corse, les pieds dans le sable. Mention spéciale pour Jean-Ma, le patron, accent en bandoulière qui assure le service avec le sourire. (Route des Iles Sanguinaires 20000 Ajaccio)

U Papacionu
Caché dans une petite ruelle près de la cathédrale d’Ajaccio, U Papacionu est l’endroit à ne pas rater ! Ici, les pizzas en demi-lune sont de véritables monstres de gourmandise, avec des ingrédients ultra frais. Mention spéciale pour la calzone, avec sa crème fraîche et son œuf qui coule à la première bouchée – un vrai régal. Christophe, qui a repris le flambeau de sa mère (présente depuis la fin des années 80), incarne parfaitement le calme et le professionnalisme. Bref, un passage obligé ! (16 rue St Charles 20000 Ajaccio)