Salon Baba : cireur de souliers et caverne aux merveilles

S’il vous arrive de pousser la porte du Salon Baba, ce salon de cireur planqué dont le nom se refile entre initiés, vous n’en ressortirez pas seulement avec des chaussures comme neuves mais surtout avec la franche envie d’y retourner.

Rarement lieu n’a été plus atypique : un bric-à-brac accumulé au fil de voyages et de rencontres vous invite à la curiosité tandis que de larges sièges en cuir appellent à la détente et au bavardage. Une étonnante collection d’objets érotiques teinte les lieux d’une saveur interlope. Vous y éterniser est recommandé, un bon verre à la main, pour une conversation entre gentlemen sous le regard discret et bienveillant du maître des lieux. Devenir un habitué est un principe, vous le serez dès votre seconde visite. Pas de rendez-vous à prendre non plus : il suffit de passer à l’improviste.

La convivialité et l’originalité du Salon Baba (surnom pris par le propriétaire en hommage à son père Babacar, adorateur de chaussures devant l’Eternel) sont un atout certain qui n’enlève rien à la qualité impeccable du travail effectué. « Le métier de cireur ne s’apprend pas, il se pratique », confesse Baba. Aux côtés de Thierry Duhesne, importateur de Crockett&Jones aujourd’hui décédé, il a été à bonne école. Cuir, daim, nubuck ou crocodile, aucun matériau ne résiste à son savoir-faire et son amour des souliers haut de gamme. Il travaille d’ailleurs de concert avec un cordonnier en cas de petit accroc.

Maintenant que vous êtes au courant, vous n’avez plus d’excuse pour ne pas courir droit vers cet endroit hors du temps, cette note de couleur au milieu du 8^ème arrondissement.

Louise Bollecker