Gastronomie
Comment déguster un whisky ?
20 OCTOBRE . 2015
Ne reculant devant aucun sacrifice, la rédaction des Grands Ducs était présente fin septembre à la Cité de la Mode et du Design pour la douzième édition du Whisky Live Paris, le plus grand salon de dégustation de Whisky et de Spiritueux d’Europe. Nous en avons profité pour ramener quelques conseils astucieux pour faire de vous des esthètes de la dégustation de Single Malt et répondre à cette question lancinante : « Comment déguster un whisky ? »
La masterclass s’étire. Les personnes présentes dans la salle savent la chance qu’elles ont. Non seulement elles sont en train de déguster des Kavalan spéciaux à base de Sherry, mais en plus, elles sont captivées par les paroles d’un esthète du Whisky. Cet homme au bouc de mousquetaire c’est Serge Valentin. Serge Valentin n’aime pas le Whisky, il le vit*. Autant dire que son palais est aiguisé et que parler whisky avec lui est un régal.
Pour les Grands Ducs, il livre les conseils d’une dégustation réussie
Avant toute chose, deux principes de base, indique Serge Valentin : « Le whisky, plus on en boit plus on apprend. Pour faire son palais, il faut goûter encore et encore ». Il ajoute : « Il faut toujours se munir d’un verre en forme de tulipe. Jamais des verres ronds et larges à Cognac, contrairement à ce que l’on entend souvent. La forme tulipale permet l’exaltation réelle de toutes les saveurs du whisky ». Un bon whisky poursuit notre expert est « fait d’un excellent distillant, dans un excellent fût et d’un bon âge. En général, une vingtaine d’années ».
Se trouver un whisky étalon
« La première chose à faire lorsque l’on veut se mettre à déguster le whisky, c’est de se trouver une bouteille étalon. Celle que l’on connaît bien et que l’on a toujours plaisir à boire. C’est toujours en buvant une gorgée de ce whisky là que l’on démarrera une dégustation. Car ce single malt là éveille notre bouche et la prépare au reste. Si on ne le reconnaît pas, c’est que l’on n’est pas en forme. Il vaut mieux déguster un autre jour », conseille Serge Valentin.
La comparaison est raison
« L’idéal est d’avoir par exemple trois bouteilles différentes d’une même maison pour pouvoir bien dialoguer avec le whisky. L’idée n’est pas d’avoir une grille de lecture prédéfinie avec la bouche, le nez et la couleur, mais de se laisser porter pour savoir ce qui l’emporte au moment de la dégustation. Par exemple, je ne recrache jamais car je considère que la note finale et le retour en bouche sont cruciaux », note Valentin. Il ajoute : « Une fois dégusté un whisky, comparez-le à votre étalon. Jaugez ses différences. Notez vos impressions. C’est comme cela que l’on apprend ».
Eduquer son nez
« Je suis partisan du whisky plaisir et considère qu’il ne faut jamais se prendre au sérieux. Si vous ne sentez pas la supposée fraise dans tel ou tel whisky, qu’importe. Boire du single malt est un plaisir. Savourez. Ensuite, si vous voulez éduquer votre nez, alors régulièrement, sentez des fruits, des légumes. Apprenez les différences. Et ensuite, sentez vos whiskys », conseille Valentin.
Eviter les pièges
« Attention scoop : le single malt est un alcool. C’est un psychotrope. Déguster ne veut pas dire se saouler. Il ne faut pas non plus se laisser influencer par les commentaires extérieurs. Si vous n’aimez pas, dites-le simplement. L’âge est important. La vague « non-aged » est avant tout une tendance marketing, un piège à éviter. »
Ses trois whiskys du moment:
– Glenronach 15 ans, à consonance de Sherry Oloroso. Un indispensable. A boire en digestif.
– Vulson du domaine des hautes glaces. Fait en France. Très céréal. Un joli cocorico pour ce whisky original.
– Lagavulin, 16 ans d’âge. Parce qu’une qualité telle à ce prix là ne se refuse pas. Un très bon maître étalon.
David Medioni
*Il l’écrit aussi son blog whiskyfun, une référence qui compte plus de 10 000 notes de dégustation.