Style de vie
Le Caban à l’abordage du vestiaire masculin
17 MARS . 2016
De tous les manteaux, le caban est sans doute celui qui a le plus voyagé. Vêtement marin par excellence, sa fabrication en a laissé plus d’un perplexe. Seuls les vrais matelots sauront, par exemple, vous expliquer pourquoi il est croisé. Car de quart sur le pont, cela permet de le fermer à gauche ou a droite selon que le vent vient de bâbord ou de tribord et ainsi éviter les entrées d’air froid dans le vêtement. Mystère résolu.
Officiant auprès des navigateurs européens, le caban est adopté par l’US Navy dès la fin du XIXème siècle dans sa forme la plus connue, le Pea Coat. A ce jour, sa meilleure réalisation reste le 10 boutons de l’US Navy utilisé pendant la seconde Guerre Mondiale jusqu’à la guerre de Corée. Deux rangées de 5 boutons marqués d’une ancre, deux poches latérales pour se réchauffer les mains (les fonds de poches sont en velours côtelé beige pour plus de confort), un large col très masculin et élégant. Le tout coupé dans un drap de laine bouilli inusable, que la patine du temps rend plus beau chaque hiver.
Fort de son caractère dans la marine de guerre, il se popularise ensuite grâce au cinéma : Les Trois Jours du Condor, Serpico, La Canonnière du Yang-Tse sont autant d’exemples de son élégance sur Robert Redford, Al Pacino et Steve McQueen.
Pas besoin donc d’avoir le pied marin pour porter un caban mais quelques règles de style s’imposent. Pour ceux qui n’en ont pas encore un, on le conseille car il est
court, chaud et étanche. En bleu marine, uniquement. Si l’on ne devait qu’en choisir qu’un ce serait la version Grande Guerre avec deux poches à rabats supplémentaires au niveau des hanches (rééditée chez Anatomica). En vintage, il est plus facile de trouver la version Vietnam 6 boutons – celle portée par Al Pacino dans Serpico. A ne porter que sur une tenue casual, avec un chino ou un jean, et une paire de chaussures en daim fauve ou chocolat. Pas sur un costume au risque de passer pour un jeune loup de la finance aux dents longues plutôt qu’un loup de mer ayant déroulé du câble.
Gauthier Borsarello