Auto
La revanche des (autos) moches
14 AVRIL . 2016
Dur d’être le vilain petit canard d’une famille de top-models. Voici six autos au nom prestigieux qui peuvent en témoigner. Avec le temps, leur plastique imparfaite est devenue une marque de caractère, et l’on se plaît aujourd’hui à porter sur elles un regard nouveau, plein d’indulgence. Car elles ont tant à offrir…
Alfa Romeo SZ – entre 30 000 et 60 000 euros
L’Alfa Romeo SZ est un coup marketing en forme de coup d’épée dans l’eau. Au plus fort de la spéculation autour des sportives à la fin des années 80, la marque milanaise dévoile cet exclusif coupé (hélas sous-motorisé) badgé Zagato, aussitôt affublé du sobriquet de « fer à repasser ». Une « vraie gueule », qui a toujours eu ses inconditionnels.
Lotus Europa – entre 20 000 et 40 000 euros
L’Europa n’est pas photogénique pour un sou, ce qui est particulièrement vrai de ¾ arrière. Dans la réalité, sa carrosserie extrêmement basse et fuselée donne le change. A la conduite, le double-arbre Lotus en position centrale arrière achèvera de convaincre les plus sceptiques.
Lamborghini Jarama – entre 150 000 et 300 000 euros
A sa présentation en 1970, coincé entre l’icônique Miura et la spectaculaire Espada, le coupé 2+2 Jarama s’impose d’emblée comme la sœur ingrate de la famille Lamborghini. Quarante ans plus tard, si ses lignes ne sont pas devenues gracieuses, elles ont ce côté décalé et très seventies qui la rendent furieusement tendance.
Aston Martin Virage – entre 70 000 et 100 000 euros
L’ennui avec la Virage, c’est qu’elle est équipée de phares de VW Scirocco et de rétroviseurs de Citroën CX, et que cela se voit. A l’intérieur, c’est encore pire avec l’énorme volant piqué à la Ford Scorpio contemporaine. Dommage, le profil ne manque pas de grâce, et le moteur reste le fabuleux V8 maison. Et cela reste une Aston haute époque, entendez « faite main ».
Maserati Ghibli – entre 20 000 et 30 000 euros
Ultime variation dans la série Biturbo, la Ghibli « II » évoque une Renault 11 sous stéroïdes. Elle ne sera jamais belle, mais sa discrétion alliée au raffinement de sa mécanique en font un youngtimer très en vue. Une voiture de connaisseur à prix d’ami, qui ne manque pas de prestance dans la circulation actuelle. Que demande le peuple ?
Ferrari 365 GTC/4 – entre 300 000 et 500 000 euros
Tout le monde peut se louper. Même Ferrari. Lancée en 1971, la 365 GTC/4 se veut une voyageuse au long cours plus qu’une sportive pure et dure. Sa ligne de caisse ondule mollement, mais le pire est à l’avant avec ce disgracieux caoutchouc bordant la calandre. Sa cote explose néanmoins, dans le sillage de celle de la Daytona contemporaine.
Bertrand Waldbillig