2016 : le Grand Prix Historique de Monaco a 10 ans

Le Grand Prix Historique de Monaco fêtait cette année sa dixième édition. Organisée tous les deux ans, l’épreuve célèbre de façon vivante et rythmée l’histoire d’amour entre la Principauté et l’automobile.

Une histoire de sport tout d’abord tant les plus grands pilotes et constructeurs ont fait de l’épreuve annuelle de Formule 1 le rendez-vous à ne pas manquer ; celui où la couronne de lauriers prendra tout son sens, fera le tour du monde et entrera dans la légende. Dans les paddocks, on retrouve les autos qui ont marqué l’histoire des rues monégasques. Formule 1 en tête, elles arborent encore les noms des champions d’époque, notamment les incroyables Ferrari pilotées par Niki Lauda. Une belle histoire prolongée par Anthony Beltoise au volant de la Matra MS620 de son père… Gros coup de cœur sur le plateau des voitures de sport à moteur avant 1952 à 1955 où s’affrontent les légendaires Jaguar Type C et D, Ferrari 166 et 225, Aston Martin DB3S et quelques légendes disparues, notamment Gordini, Frazer Nash, Veritas, Allard, Lister etc… Un regret seulement, avoir annulé les courses d’avant guerre au profit de simples parades. Pas très Monaco ça !

Une histoire de passion aussi… Une fois le circuit fermé les rues laissent entrevoir un magnifique patrimoine roulant, bien plus attrayant que la mode du tuning qui contamine la Principauté le reste de l’année. Entre le parking du Fairmount qui rassemble trois des plus mythiques Lamborghini Miura, une délégation entière du Bentley Owners Club venu au volant d’autos d’avant guerre ou encore une incroyable Porsche GT1 des années 90 venue par la route d’Angleterre, on se dit que la passion automobile n’est pas morte et que les légendes ne sont pas toutes destinées à dormir dans des parkings climatisés.

Une histoire d’argent, incontournable à Monaco. Le Grand Prix historique ne serait certainement pas aussi prisé sans les enchères folles qui animent la Principauté. Cette année marquait le retour de la vénérable maison anglaise Bonhams qui a su dégainer un morceau de choix comme l’aime le petit monde des collectionneurs fortunés…. Une Jaguar Type C sortie d’une longue vie conjugale avec une seule et même famille assortie d’une patine incroyable témoignant d’une vie de course agitée, notamment aux mains de Sir Stirling Moss aux Mille Miglia… L’auto a suscité bien des débats, la faute à une histoire tourmentée… mais une fois n’est pas coutume, les grands marchands semblaient s’accorder sur le caractère unique et extraordinaire de l’auto. Celle-ci a pulvérisé son estimation haute en atteignant 7,2M€, somme déboursée par un marchand allemand. RM Auctions qui pensait rafler la mise a du remballer quelques-uns de ses jouets notamment la Ferrari 275 NART Spider dont l’estimation approchait la barre des 20M€…  Le marché devient de plus en plus sélectif et a une tendance certaine au tassement. Certains ont ainsi fait de belles affaires à Monaco. Oui, c’est possible !

Une histoire de voyages et d’aventures enfin… Fidèle à sa tradition d’associer art de vivre et sports élégants, Veuve Clicquot reste le fidèle partenaire de l’Automobile Club de Monaco. Nulle question d’aller déguster de fines bulles en descendant d’un avion, Veuve Clicquot a tenu à faire descendre quelques équipages par des hauts lieux de l’automobile. Profirst Social Sports a ainsi concocté pour la Maison de Champagne un itinéraire mêlant Mont Ventoux, Gorges de la Nesque et du Verdon, Route Napoléon, Col de Vence et Lubéron… Bref un condensé de belles routes, somptueux paysages, tables à part et conduite sportive digne de cette époque où les gentlemen drivers descendaient vers la Riviera au volant de leurs bolides. Car croiser au sommet du Ventoux Jaguar XK120, Bentley prewar, Flying Spur aux couleurs de la maison Veuve Clicquot, Frazer Nash, Triumph TR2, Jaguar Type E et Talbot prewar toutes en route vers Monaco, ça n’a pas de prix !

Etienne Raynaud

Grand Prix Historique de Monaco