Destinations
Un long week end à Chicago
24 AOûT . 2016
Comme pour l’île Maurice en juillet dernier, vous allez sans doute trouver que cela fait un peu loin pour un week-end… Et pourtant, Chicago est moins éloigné que l’île de l’océan Indien. Avec un aller tôt le matin et un retour tard le dernier jour, décalage horaire compris, vous aurez au moins trois jours plein dans la ville d’Al Capone, Frank Lloyd Wright et Michael Jordan.
Une fois arrivé, il faut trouver un camp de base, un lieu qui vous plaît, un point de chute permettant de s’évader des bruits de la ville. Les options sont nombreuses dans une telle ville mais puisque nous sommes des Grands Ducs, il n’y a qu’un lieu : le Soho House. La légende veut qu’il ne soit réservé qu’aux membres. En négociant à peine vous finirez par y avoir accès, ne lâchez rien.
Dans cet hôtel situé au cœur de la reconquête de la banlieue industrielle par une bande d’artistes, de bourgeois bohèmes, de trendsetters en tout genre, vous y trouverez non seulement un subtil confort réel et parfait, mais aussi une table qui rappelle que la première Semaine du Goût a été lancée à Chicago. Par ailleurs, si l’envie vous prend de rester dans ce cube très élégant, vous pourrez passer du temps à la piscine, dans la salle de cinéma, à la bibliothèque ou encore dans le gymnase avec notamment un ring à donner envie de passer les gants. Il y a aussi un barbier qui fait ça très bien.
Trois, quatre jours à Chicago, il faut sortir voir la ville. La première fois que je suis venu, il y a vingt ans, la gentrification n’avait pas encore commencé. Je n’avais donc fait que le downtown avec ses tours impressionnantes, une skyline magnifique et le quartier qui a vu la naissance du talent d’architecte de Frank Lloyd Wright. Aujourd’hui, si tous les problèmes n’ont pas été complètement réglés, ils ont été très circonscrits. Les promenades dans cette immense ville sont sûres et encouragés.
Si comme moi, vous y passez en même temps que le Festival de musique au Millenium, allez-y ! Deux lieux à vous recommander : le Green Mill Lounge et l’Andy’s Jazz Club. Le premier dans une ambiance Al Capone avec mauvaise humeur surjouée et un jazz accessible dès 9pm, le second ravira les plus jazzeux. Côté art, vous avez le choix de vous perdre dans les galeries qui sortent des anciens quartiers industriels ou de filer honorer le sublime Art Institute of Chicago de votre présence. A voir actuellement : America after the Fall: Painting in the 1930s, exposition centrée sur les États-Unis après la crise de 29 à un moment où le pays se créé sa propre résilience grâce à une mythologie étonnante mêlant George Washington et les lapins crétins de l’époque.
Pour le shopping, on recommande particulièrement le quartier de Wicker Park. Les dames iront chez EMMA essayer des tenues en tout genre pendant que les messieurs pourront regarder du côté de chez Fluevog (presqu’en face…) des souliers à envisager pour une soirée interlopes.
Côté restaurant, Chicago est une ville aux mille et un choix. Vous pouvez aller choisir vos tables sur le site eater.com ou essayer celles-ci :
– Umami : une vraie découverte gustative avec ses frites à la truffe ! Connu pour être parmi les meilleurs hamburgers au monde, ce spécialiste nippon doit être essayé sans tarder.
– Girl & the Goat : un diner. S’y rendre pour le petit déjeuner pour leurs gaufres au sirop d’érable, beurre de cacahuète et lardons fris ou leurs salades de kale avec assortiment de graines et de fraises.
– The Wieners Circle : aujourd’hui, la meilleure cuisinière de hot dogs au monde est une big fat Mama qui vous engueule et vous chambre dès la commande. Le lieu est minuscule et la queue devant confirme tout le bien qu’on doit en penser.
– Gino’s East : une tarte faite à la commande avec une pâte sablée. Pour attendre votre pizza, commandez des calamars en beignet et refaites le monde. Quand la pizza de Gino arrivera vous oublierez tout ce qu’on vous a servi jusqu’alors…
– Lillie’s Q ou The Piggery : deux restaurants épatants pour les ribs. Une préférence pour l’ambiance chez Lillie’s Q.
Ah… J’allais oublier le dernier bon plan à Chicago : la radio FM 91.1 qui passe de la musique comme on aime. Cette radio vit sans pub, exclusivement grâce à ses donateurs… Un modèle à importer pour retrouver la Radio Nova des débuts, non ?
Et puis, en partant, j’ai aimé comment les américains disent « le dépose minute » à l’aéroport de O’Hare : « Kiss’N Flight ». Sauf en période d’attentats.
Emery Doligé
(Texte et photos)