Bateau
Panerai, l’âme du Classic Yachts Challenge
05 OCTOBRE . 2016
Depuis 12 années consécutives, la marque horlogère Officine Panerai sponsorise le plus grand circuit international de régates réservé aux voiliers d’époque : le Panerai Classic Yachts Challenge. Une succession de dix courses, d’avril à septembre, entre les eaux américaines et méditerranéennes qui se clôture par les Régates Royales de Cannes*. En ce dernier week-end de septembre, nous sommes allés vivre cette 38e édition sur le ketch bermudien de 22 mètres baptisé Eilean, propriété de Panerai depuis 2006.
« Si vous aimez l’esprit qui se dégage de l’univers des classic car, alors vous aimerez votre première régate classique à bord de Eilean les amis ! » lance Alexis au lounge Panerai, une connaissance bretonne qui passe plus de temps sur des voiliers classiques que sur la terre ferme, lecteur de notre magazine et connaissant notre amour pour l’automobile ancienne et son univers. Le port cannois oscille entre les couleurs bleu azur des drapeaux Panerai et l’alignement des magnifiques voiliers classiques tous différents les uns des autres ; yachts classiques, d’époque ou d’esprit de tradition se côtoient. Leurs classifications se font en fonction de leur longueur mais aussi de leurs gréements (voiles et mats) donnant ainsi pour chaque embarcation présente un style et une ligne uniques. Compliqué pour nos yeux novices de s’y retrouver entre ketch, sloop, cotre en version bermudien, marconi ou aurique.
Nous avons rendez-vous avec Andrew Cully, le skipper maison de Eilean, le ketch bermudien de 22 mètres, sorti des prestigieux chantiers navals écossais Fife en 1936 battant pavillon Panerai. Sa restauration est sublime. Elle date de 2008 et ces 8 années de régates ne lui ont pas donné une ride. Les consignes sont claires ; nous aurons le même t-shirt que l’équipage mais là s’arrête le mimétisme ! Nous regarderons et resterons à notre place. Le ton est jovial mais ferme. Une expérience de régate comme passagers de luxe en somme. Il suffira de voir comment cet équipage franco-anglo-italien évolue sous les ordres d’Andrew, 2 minutes avant le départ ou lors du changement de bord au passage d’une bouée pour comprendre que l’improvisation sur un tel engin est impossible.
Les 15 minutes avant le passage de la ligne de départ définissent l’intensité de la bagarre. Briefing avec l’équipage et cri de guerre hurlé annonçant les festivités, Andrew, assisté de sa Panerai Luminor Regatta enclenche le compte à rebours du départ. Chacun est à son poste, près à faire bondir le ketch. Le voilier évolue à quelques mètres de ces concurrents tous en ligne, la tension est palpable, on hurle, on tente l’intox auprès des autres équipages. On pourrait toucher certains bateaux des mains. Puis la Méditerranée nous absorbe. Le vent s’engouffre dans les voiles. Les yachts s’inclinent jusqu’à faire passer l’eau par-dessus bord. Andrew complètement désaxé par rapport à la barre, regarde loin. Il applique sa stratégie en fonction des autres concurrents, du plan d’eau, des variations du vent, des effets des courants marins et de la mer. Il crie ses ordres à l’équipage qui réagissent à coup de winchs. L’approche de la bouée annonçant le demi-tour vers la ligne d’arrivée nous permet d’assister à un véritable ballet de cet équipage haut en couleur, orchestré par notre skipper anglais. Une chorégraphie des pieds et des bras au milieu des voiles changeant de bord. Magique.
Retour au port. Alignement de ces voiliers exceptionnels de beauté et d’efficacité emmenés par des hommes et femmes solidaires, respectueux et passionnés. Nous participerons avec joie au traditionnel nettoyage du pont en teck et des structures en acajou verni et trinquerons avec notre équipage qui nous a fait rêvé.
Et comme tout Grand Duc qui se respecte, nous quitterons ce magnifique événement des classic yachts à bord d’une classic car direction les routes de l’arrière-pays cannois, histoire de continuer la passion qui nous lie à ce monde à part fait de tradition, d’élégance et de sportivité. Non sans rendre les magnifiques Luminor Due, nouveau boîtier chez Panerai qui voit son épaisseur descendre à 10,5mm (au lieu des 15-20mm habituels !) sur un diamètre de 42 ou 45mm. À l’image de son ketch Eilean… Finesse et robustesse.
Guillaume Cadot
(Photographies : Guillaume Cadot et Jean-Philippe Braud)
*Le nom de Régates Royales remonte à 1929 en hommage aux têtes couronnées présentes lors de cette édition venues s’affronter en gentleman sur le bassin méditerranéen habitué à ce genre de compétition, Cannes organisant ses premières régates en 1863.