Gastronomie

Abri Soba, le charme tempéré d’un temple du Soba

25 SEPTEMBRE . 2017

Poussez simplement la porte d’Abri Soba et vous aurez compris. Il s’agit là d’une de ces adresses qui vous charment au premier coup d’œil et dont on sait immédiatement tout le bonheur des moments que l’on va y passer.

Certes le décor archi-boisé, d’une beauté pure et réfléchie, entre nature et civilisation, y est pour beaucoup. La grande cuisine ouverte sur un bar comme à Kyoto, les bouteilles calligraphiées, les détails de bibelots made in Japan et la vaisselle soigneusement choisie vous emportent en voyage le temps d’un repas. Les tables espacées et la grande clarté du lieu sont propices aux apartés et aux moments de calme. Voilà pour les yeux.

Côté bouche, on retrouve ici, dans une déclinaison soba-maniaque, tout le plaisir de la cuisine d’exception de Katsuaki Okiyama, découverte il y a des années maintenant chez Abri. C’est d’ailleurs son ex-sommelier qui tient aujourd’hui les rênes de cette annexe, en témoignent les (bonnes) bouteilles omniprésentes dans le décor.

Au fond du bol, bien sûr, des sobas, ces nouilles de sarrasin japonaises, déclinées à l’infini : au bouillon, froides, chaudes, aux accompagnements les plus dives (tofu frit, radis râpé, soja fermenté, œuf mollet, émincé de canard, beignets de gambas…) Tout est d’une fraîcheur imparable ; les parfums et les saveurs surprennent sans incommoder ; le voyage est serein et sans accroc.

Le menu à 18 € du déjeuner est une pépite, organisé comme un bento sans bento, et combine autour d’un cabillaud, d’un poulet pané ou d’un tofu frit, omelette japonaise, salade, riz parfumé, soupe et légumes marinés. Mention spéciale pour le dessert (l’impasse habituelle des restaurants japonais) pour la crème brûlée au sarrasin d’une exquise douceur.

Avec tout ça, qu’attendez-vous encore pour filer vous dépayser à bon compte chez Abri Soba ?

Thierry Richard