Style de vie
MIF : l’incontournable Made In France en 5 start-up du vêtement
11 NOVEMBRE . 2017
Devenu un rendez-vous incontournable et très populaire, le Salon du Made In France a ouvert ses portes vendredi pour trois jours Porte de Versailles. Le MIF, comme on le surnomme, opère un savant mélange bien français entre conférences suivies de débats enflammés, visites d’hommes politiques pas désintéressés et stands très disparates à l’ambiance de foire où le kitsch et le folklorique cohabitent avec les beaux produits.
Tout est à vendre. Pratique pour essayer les produits : nombre de jeunes acteurs du prêt à porter français privilégient la seule vente en ligne en vue de concilier le délicat équilibre entre production locale et tarifs raisonnables… Notre sélection de 5 pépites du textile français relativement peu connues qui ont en commun d’être portées par des entrepreneurs passionnés et d’être totalement ancrées dans leur territoire.
AOURO : L’innovation outdoor Made in Drôme
On est assez admiratifs de cette discrète start-up du vêtement, qui a conçu des parka et coupe-vent totalement Made in France et très innovants : légers, imperméables, de belle facture et sans coutures… L’aventure est récente et a démarré sur la plateforme de financement Kickstarter.
Le site Internet, sobre et élégant, reprend les codes de nombres de jeunes start-up du secteur : ultra-pédagogue voire technique, transparence totale sur la fabrication, des engagements clairs. Une démarche à laquelle les grands du secteur ne pourront pas se soustraire longtemps… Bref, on adhère.
ATELIER TUFFERY : La Lozère en jean
Atelier Tuffery, ç’a longtemps été Tuff’s, à une époque où la confection française se devait de sonner anglo-saxon. Le story-telling est désormais bien rodé, celui de la transmission inter-générationnelle de fabricants de jeans installés à Florac en Lozère avec leur petit atelier qui a survécu à toutes les crises du textile, leur boutique sur la place du village et une clientèle fidèle et locale. Depuis l’arrivée aux manettes de la nouvelle génération, la marque a entamé une vraie révolution en associant vente directe sur Internet, nouveaux produits, coupes plus ajustées et images léchées…
Les alternatives MIF : les beaux jeans d’AVN, Ateliers de la Venise Normande, absents du salon ; la marque 1083 très active et présente au salon, à saluer pour ses engagements et son dynamisme -mais on n’est pas totalement convaincus par le style maison. A (re)valider sur place !
GALUCEBO : Gamme classique à Roanne
Derrière cet acronyme se cache l’union entre la Gaule et la devise de Roanne : Crescam & Lucebo (je croitrai et je luirai). Aux origines de l’aventure, un homme, Daniel Forge, venu de l’électronique et qui a souhaité faire revivre le bassin roannais – qui a longtemps été un des grands lieux français du textile.
D’abord confidentielle, la marque a bien grandi avec une gamme classique et discrète (pulls, polos etc…) tarifée au plus juste. De quoi séduire La Redoute mais aussi plus récemment Le Bon Marché…
La maison profite du salon Made in France pour lancer une nouvelle gamme de pulls 100% français, laine comprise et projète de lancer des jeans en coton bio sous peu.
Les alternatives MIF : Saint James bien sûr, également présent au Salon.
Garçon Français : La bonneterie Made in Troyes
Troyes reste un des hauts lieux de la production de textile en France avec une spécialisation dans la bonneterie. C’est ce qui a poussé son fondateur, natif de la région, à imaginer des produits qui revendiquent une production 100% française, jusqu’aux étiquettes, avec une gamme de sous-vêtements complète.
Là aussi, transparence totale sur la fabrication et recherche jusqu’au-boutiste d’une production la plus locale possible. On apprécie aussi le virage vers des produits plus sobres et de qualité toujours constante.
Les alternatives MIF : Le Slip Français bien sûr ou encore Battling Joe, tous deux présents au MIF
KIPLAY : Le workwear vintage de Normandie
KIPLAY, c’est un atelier de confection normand qui a traversé de nombreuses crises et s’est spécialisé dans le vêtement de travail. L’atelier comprend aujourd’hui 39 salariés et produit pas moins de 650.000 pièces par an, dédiés à des usages professionnels.
Portée par la vague du Made in France, du vintage et du workwear, la marque n’est pas allée chercher très loin l’inspiration de sa gamme vintage : puisant dans ses archives des années 1940, elle a remis au goût du jour vestes en moleskine, salopettes de travail… A découvrir au Salon (en oubliant le site web pas du tout vendeur).
Les alternatives MIF : Elles sont assez nombreuses mais confidentielles, disparates et à priori absentes du Salon. On citera la belle gamme de L’Arpenteur mais aussi les vénérables vestes Le Laboureur disponibles sur l’excellent site Brut Archives.
Etienne Raynaud