Culture
Des mots pour parler du vin : on met quoi sous le sapin ?
13 DéCEMBRE . 2017
Si vous aussi vous avez un penchant bibliophile – entre autres perversions – et que votre palpitant s’emballe au moindre bruit de tire-bouchon en action, cette sélection est faite pour vous. Des rayons de la cave aux étagères des bibliothèques il n’y a qu’un pas, et tout est affaire de goût. Chez les Grands Ducs, on aime tout autant effeuiller un bel ouvrage que coucher un flacon jusqu’à la lie ! Notre sélection de quelques livres qui ne manquent pas de jus, pour l’œnophile qui sommeille en vous…
Pour le débutant. Le vin c’est pas sorcier d’Ophélie Neiman, éditions Marabout, 19,90 €
Ophélie, c’est un peu celle qu’on rêve tous d’avoir comme copine : toujours parée du plus grand sourire et qui ne donne pas franchement dans le genre ampoulé, quand elle se penche sur le jaja c’est pour le désacraliser.
Derrière sa verve enjouée l’ombre de Miss Glouglou plane-sa couverture de blogueuse qui l’a faite connaître du mondovino. Depuis, la Glouglou a fait du chemin et a pris de la bouteille, elle est journaliste au Monde et collabore à la web tv « Tellement soif » au côté de son compère Antoine Gerbelle.
Son livre est le kit de survie idéal pour les béotiens en matière de raisin et il est tout en fraîcheur, comme elle ! Résolument un must à offrir sans modération, le livre fait un tabac depuis 2015 et vient d’être réédité. Pas mal comme cadeau pour son ado – qui croit encore que le rosé c’est un mélange de rouge et de blanc. C’est bien gentil d’être la chair de sa chair, mais il n’est pas nécessaire de continuer à être inculte…
Pour le bio/nature. Soif d’Aujourd’hui d’Antoine Gerbelle et Sylvie Augereau, éditions Tama, 49 €
Antoine Gerbelle a longtemps collaboré à la Revue de France où ses billets d’humeur étaient irrésistibles. Il navigue désormais en électron libre et a scrupuleusement recensé, auprès de sa camarade Sylvie Augereau, des vignerons engagés dans la mouvance du vin naturel.
L’ouvrage oscille entre portraits d’artisans du vin et sujets de fond pour lever le voile sur une philosophie souvent méconnue du grand public et qui séduit de plus en plus de vignerons comme de consommateurs. Le Guide 2017 est désormais en linéaire : de quoi épancher naturellement sa soif avec pas loin de 250 vignerons identifiés.
On retrouve également la plume d’Antoine dans « On va Déguster la France », adapté de l’émission de François-Régis Gaudry à laquelle il collabore occasionnellement sur France Inter. A offrir au cousin de province qui nous traite de Bobo parisien, histoire d’enfoncer le bouchon. On est peut-être bobo mais on connait la définition d’un vin naturel, nous…
Pour le nez. Le nez du vin de Jean Lenoir, éditions Jean Lenoir, 150 € le coffret de 54 arômes du vin français
Depuis plus de 35 ans les coffrets de Jean Lenoir ont marqué tout bon apprenti oenophile qui se respecte. Ludiques car constitués de miniatures d’arômes et de cartes détaillées, ils mettent à contribution les nez les plus pointus pour tenter de décrypter les palettes aromatiques multiples que l’on retrouve dans le vin.
Des arômes gourmands aux défauts les plus dérangeants – mettez le nez dans la civette et vous comprendrez- il y a de quoi parfaire sa connaissance bachique en se concentrant sur un de ses sens et pas le moindre, et en mettant à contribution tous les profils et tous les âges.
De quoi occuper les longs week-ends hivernaux avec les copains de passage, à condition que qu’ils lèvent le pied, elle sur le Shalimar, lui sur le vétiver, on s’entend plus sentir…
Pour le lyrique. Le Dictionnaire chic du vin de Léon Mazzella, éditions de l’Ecriture, 24 €
Dans la série dictionnaires du vin, il y a bien entendu l’inénarrable version du Dictionnaire Amoureux du Vin de Bernard Pivot. Celui de Léon Mazzella n’a rien à lui envier niveau poésie et bons mots. Car oui, les beaux flacons rendent lyriques et Léon jette ça et là des mots pour les mettre en musique avec la plume à la fois brillante et emprunte d’humour de haut vol qui le caractérise.
Immédiatement l’imaginaire s’évade, on galope dans le vignoble, on déguste à ses côtés, on plonge dans ses souvenirs qui font échos aux nôtres…. C’est vivifiant ! De quoi flâner avec délice au fil des pages et en faire son livre de chevet. Il y a fort à parier que vous retrouverez prochainement ce petit bijou sur le chevet de votre moitié, autant l’offrir directement à Mamour pour pouvoir le récupérer en douce…
Pour l’amateur de clichés sur le vin. Les Perles d’une Caviste de Sandrine Goeyvaerts, éditions Hachette pratique, 12,90 €
Il n’est pas tous les jours facile d’être caviste, qu’on soit à Paris ou à Liège… Celle qui fut consacrée Meilleur Blog vin de l’année 2014 par la RVF continue à alimenter le fil de sa Pinardothèque, tout en opérant des sélections de vins pour plusieurs magazines en plus de son activité principale de caviste.
Véritable couteau suisse -ou couteau belge, elle couche sur papier les clichés qu’elle entend de ses clients à longueur de journée pour leur tordre le cou, le tout avec le ton punchy et sans concession qui sont sa marque de fabrique.
Depuis, elle a également sorti Jamais en carafe, un manuel d’apprentissage facile du vin, et son dernier opus Carrément vin : 100 vigneron(ne)s au naturel vient juste d’être édité. De quoi calmer Beau Papa qui a la science infuse alors qu’il confond encore Pouilly Fumé et Pouilly Fuissé…
Laurène Bigeau