Style de vie
De Bottle Rocket au Grand Budapest Hotel : le style Wes Anderson
17 AVRIL . 2018
Les films de Wes Anderson, ce sont des histoires pleines de poésie, dans lesquelles évoluent personnages truculents et burlesques au milieu de décors incroyables, parfois somptueux. Et bien sûr, lorsqu’il s’agit d’habiller ses personnages, le réalisateur s’en donne à coeur joie : couleurs et motifs sont au rendez-vous.
Bottle Rocket, 1996
Le premier long-métrage de Wes Anderson avec, déjà, ses futurs acteurs fétiches, encore jeunes (Owen et Luke Wilson). Les aventures de trois amis voulant devenir voleurs mais trop maladroits pour réussir… On retient Owen Wilson en combinaison de peintre jaune paille chevauchant un monkey bike des 70’s, le Dax Honda.
Rushmore, 1998
C’est l’atmosphère Ivy League de la grande école américaine et le style preppy de Jason Schwartzman alias Max Fisher, un cancre s’épanouissant dans les activités parascolaires qui tombe amoureux d’une femme plus âgée que lui. Blazer droit bleu marine avec pin’s des associations scolaires, chemise button down et cravate Club… On aime !
The Royal Tenenbaums, 2001
Peut-être le meilleur, du moins le plus barré des films d’Anderson. Difficile de choisir un personnage tant la dégaine de chacun d’entre eux en impose. Si le couple Jake Wilson-Gwyneth Paltrow fait l’unanimité avec son style semblant tout droit sortir d’une soirée du Studio 54 (ensemble de tennisman Fila et costume en flanelle camel pour lui, manteau en fourrure Fendi, sac Kelly et maquillage punk pour elle), on adore le costume croisé gris souris à rayures de Gene Hackman. Avec cravate Club flamboyante et chemise rose. Parfait pour accompagner sa moustache droite grisonnante.
The Life Aquatic with Steve Zissou, 2004
Hommage parodique de la vie de Cousteau, coiffé de son éternel bonnet rouge de marin. Les combinaisons bleu de mer et les bonnets vermillon lui rendent honneur, magnifiquement portés par Bill Murray et Willem Dafoe.
The Darjeeling Limited, 2007
Trois frères font le deuil de leur père en parcourant l’Inde. Un voyage semé d’embûches dont on retient bien sûr les couleurs flamboyantes du wagon qui les accueille. Ambiance Bollywood, entre tons criards et moucharabiehs.
Fantastic Mr. Fox, 2010
Un film d’animation qui nous replonge dans l’enfance, avec ses animaux en pâte à modeler -un genre qui lui sied, puisqu’il réitère avec l’Île aux chiens, en salle en ce moment- et son décor au style `Ligne claire. Monsieur Renard en pyjama rayé fait bon père de famille, avant que tout ne dérape !
Moonrise Kingdom, 2012
La vision nostalgique de l’Amérique des sixties sur une île de la Nouvelle-Angleterre. Le scoutisme, les premiers amours, la vie insulaire, une ode à la jeunesse insouciante, le tout sur un air de Françoise Hardy !
The Grand Budapest Hotel, 2014
Tourné dans la ville de Görlitz, ex-Allemagne de l’Est, ce film de 2013 met en avant le décor fastueux d’un palace suranné, le Grand Budapest Hotel. Son architecture s’inspire du Bristol Palace situé dans la station thermale de Karlovy Vary en République Tchèque. Telle une bonbonnière rose, ce palais nous plonge dans l’univers sucré du réalisateur au travers de nos yeux d’enfant. Quant aux décors du hall et des chambres, ils ont été construits dans un grand magasin désaffecté, le Görlitzer Warenhaus, en Allemagne. On aime les contrastes nets de couleurs entre le rouge et le violet du hall, le vert et l’orange, le bleu ciel et le rose.
Côté style, tout s’observe ! Du personnel de l’hôtel en livrée violette et boutons dorés, à Madame D. et ses tenues dignes d’une impératrice russe déchue, en passant par l’écrivain (Jude Law) et sa veste Norfolk en tweed, la biker jacket en cuir patiné de Jopling (Willem Dafoe), etc. Un style précis et reconnaissable pour mieux camper les personnages. Du Wes Anderson pur jus.
Guillaume Cadot