Hôtels & Chambres d'hôtes
La minute nostalgie : Cap-Eden-Roc, star avant ses stars
13 JUIN . 2018
Le cap d’Antibes, la Méditerranée à perte de vue, le soleil écrasant et tout le glamour du siècle dernier : il n’en faut pas plus pour que l’Hôtel du Cap-Eden-Roc devienne un mythe. Un mythe récompensé, puisqu’il s’est vu décerner cette année le titre du meilleur resort d’Europe par les Travellers’ World Awards 2018. Une récompense méritée pour ce lieu hors du temps, devenu plus star que ses stars…
Par Guillaume Cadot
D‘abord, le cadre unique. Une pinède de 9 hectares qui servit d’écrin à la construction de La Villa Soleil par Auguste de Villemessant, le fondateur du journal Le Figaro. Puis, la longue et large allée principale qui traverse le parc jusqu’au bâtiment le plus convoité face à la ville de Cannes : l’annexe baptisée Eden-Roc et ses suites offrant une vue à couper le souffle en surplomb de la Méditerranée. Viennent ensuite les 32 cabanons louables à la journée, dispersés dans le parc et offrant les mêmes prestations hôtelières, sans oublier la magnifique roseraie et l’étonnant cimetière pour chiens…. Enfin, la piscine à l’eau de mer, mythique, creusée à la dynamite dans la roche, théâtre de nombreuses scènes mémorables d’une jet-set immortalisée par le photographe Slim Aarons.Comme tous les Palaces, le Cap-Eden-Roc connaît son lot d’histoires rocambolesques, de clients riches et célèbres en villégiature, de demandes et caprices farfelus, d’époux et amants sous le même toit, de bagarres, d’amours et d’idylles sous le soleil de la Méditerranée. Fitzgerald lui-même rend hommage à cet hôtel hors normes dans Tender is the Night : “Avec notre retour dans une belle villa sur la Riviera adorée, je suis plus heureux que je ne l’ai été depuis des années. C’est l’un de ces moments étranges, précieux et trop éphémères lorsque tout dans sa vie semble aller bien.”
“Avec notre retour dans une belle villa sur la Riviera adorée, je suis plus heureux que je ne l’ai été depuis des années. C’est l’un de ces moments étranges, précieux et trop éphémères lorsque tout dans sa vie semble aller bien.” – Scott Fitzgerald
Le lieu aura en grande partie forgé sa réputation sur un personnel aux petits soins (plus de 400 personnes pour 118 chambres…) qui pour certains sont là depuis près de 30 ans : l’âme de l’hôtel, on leur doit également. La gouvernante générale, Madame Saison, veille toujours au grain sur les manies et tracas de ses invités. Monsieur Babin de Lignac, chef portier depuis 1975, à la tenue et au phrasé impeccable, connaît tout du palace mais reste discret. Monsieur Irondelle quant à lui, directeur de l’Eden-Roc pendant un demi-siècle, a pris sa retraite à 82 ans, en 2005. Cet intransigeant de l’étiquette ne tolérait aucun relâchement, même chez ses invités, et avait imposé à l’hôtel le paiement en espèces…
G.C.