Gastronomie

Neni, Tel-Aviv du Nord

16 SEPTEMBRE . 2019

Voici une adresse de plus, et non des moindres, où célébrer les vertus pittoresques de la cuisine israélienne.

C’est dans le tout nouvel hôtel 25hours de la Gare du Nord que la cuisine levantine a établi sa dernière escale ensoleillée. Il faut monter à l’étage pour découvrir Neni, un très vaste espace (on regrettera l’absence de terrasse mais on louera la présence d’une clim) où se donnent désormais les rendez-vous sur le pouce et les agapes avec la gente britannique en transit.

Le décor très coloré semble dressé par un Jacques Garcia qui aurait découvert le cuir, les rivets et les couleurs pastel.

Ici, on préfère les extrêmes, le rococo de l’extrême gauche (en rentrant), ses fauteuils confortables et ses tables en marbre, et la rigueur de l’extrême-droite (en rentrant) avec sa table d’hôte de bois ciré et ses chaises scandinaves.

La cuisine est la déclinaison parisienne d’autres Neni(s) parsemés çà et là par la famille Molcho (Haya et ses quatre fils, Nuriel, Elior, Nadiv et Ilan) à Tel-Avi, Berlin, Zurich, Vienne…

On y pioche en free-style des plats aux inspirations méditerranéennes, revus et corrigés, afin d’y apporter un grain de fantaisie supplémentaire. Les “Falafels préférés de Nuriel” d’un croquant et d’une légèreté absolue, sont par exemple réalisés à base de pop-corn pulvérisé et d’herbes et sont servis dans une sauce incroyable mixant crème de sésame, sauce aigre-douce et coriandre.

Le “Sabich” (prononcez Sabir), spécialité de street-food de Tel Aviv est décomposée sur une base de houmous, d’aubergines en deux fritures, d’oeufs mollets, de tahini, de zhug (pesto de coriandre) et relevé d’une mayonnaise à la mangue d’un bel orangé.

Les “Brochettes de poulet Baharat”, pré-cuites au four et finies à la poêle, sont marinées curry-coriandre pendant 24h et servies avec une crème de sésame, une eau de tomate maison, une harissa maison et un pesto de coriandre. Bien épicées, elles ont cette saveur puissante qui convient à une viande à la fois tendre et croustillante.

Même les quelques desserts présents à la carte tiennent la route avec, entre autres, un délicieux cheese cake en version new-yorkaise et cubique.

C’est dépaysant, simple mais savoureux avec un petit vent de folie qui bouscule les traditions. A l’image des lieux, spacieux, confortables et joyeux. Sans aucun doute désormais l’un des incontournables du quartier.

Thierry Richard
(Texte et photographies)

Résumons

Atmosphère : 3 C (coloré, cool et confortable)
Bande son : Jazzy
Le plat à ne pas louper : Les brochettes de poulet, croustillant et fondant à la fois (assez épicé), le houmous d’exception et les falafel au pop-corn.
Liquides : Si l’exotisme vous taraude, optez pour le vin du Liban, sinon une bière bien fraîche fera l’affaire.
Prix : Parisiens, mais le combo entrée-plat-dessert n’est pas indispensable.