Gastronomie

Sanjo : le Ramen haute-couture

14 OCTOBRE . 2019

Et si on s’éloignait (un peu) des rues Sainte-Anne et Richelieu, pôles d’attraction intenses de la vie des nouilles japonaises, pour pister un des ramen les plus originaux de Paris ?

Par Thierry Richard

C’est donc dans un petit bras isolé de la rue des Pyramides qu’on poussera la porte de Sanjo, le restaurant où l’incontournable soupe de nouilles de la street-food japonaise prend ses lettres de noblesse.

Un décor minimaliste et brut (mélange industriel de bois, acier, carrelage à la new-yorkaise et briques grattées) s’organise autour d’un grand bar en L et de globes lumineux aux allures de planètes opalescentes.

Derrière le bar s’activent Takamasa Hayatsu (exilé volontaire du monde de la mode et initiateur des lieux) et Ryoun Komatsu (ex-Okuda). Ils imaginent ici, sur une base traditionnelle, des déclinaisons de ramen avec juste ce qu’il faut de sophistication pour sortir de l’ordinaire et titiller notre curiosité.

On y dégustera, par exemple, l’emblématique Ramen “Sanjo” (soupe de porc, nouilles, tranches de porc, champignons noirs, algues, oeuf) où le bouillon, plus clair qu’à l’accoutumée, prend une délicate teinte ambrée au contact des algues et champignons, ou sa déclinaison végétarienne acidulée de citron vert. Le bouillon est fort en goût et les tranches de poitrine de cochon d’une qualité rare dans un ramen.

Et si vous souhaitez goûter à la saveur des pâtes hors bouillon, espérez trouver le jour de votre visite en plat du jour un exceptionnel “Shirunashi TanTan” (nouilles au porc haché pimenté, oeuf mollet, amandes, sauce au sésame pimenté) délicieusement relevé. Il va sans dire que toutes les nouilles, d’une réelle finesse, sont fabriquées ici, par le duo japonais.

En entrée et pour le plaisir de la découverte, il faut goûter à la version Sanjo des “Gyoza” au porc, traités en version vapeur et non grillés, d’une belle délicatesse.

Car c’est là la marque de fabrique de Sanjo, un raffinement sans effet de manche qui renouvelle avec bonheur le genre de la street food bouillonnante japonaise. Tout ce que l’on aime.

Thierry Richard
(Texte et photographies)

Résumons

Atmosphère : Néo-industrielle et claire
Plat(s) à ne pas louper : Ramen Sanjo avec bouillon et Shirunashi TanTan sans.
Liquides : Cosmopolite et finaude (bières, sakés, vins, whiskies japonais…)
Prix : Ramen de luxe et toppings en option