Bateau
La yole de mer, quand la promenade devient sportive
14 NOVEMBRE . 2019
Toutes les saisons sont propices à se laisser glisser sur l’eau… On vous avait déjà parlé du canoé, cette fois-ci, on vous explique la yole de mer. Ludique, philosophique ou sportive, la petite embarcation (du danois Jolle, embarcation légère et allongée) a encore de beaux jours devant elle… Et nous, on vous vanterait même son renouveau !
Par Johann George
La yole évoque l’imaginaire historique des récits d’aventures, dans lesquels le mystérieux bateau annexe sert à effectuer la liaison entre navire et côte à hauts fonds… Elle se rapproche aussi du whitehall, petite embarcation traditionnelle utilisée au XIXe siècle en Angleterre pour le transport de personnes ou de marchandises. Renoir, Gueldry ou Manet ont également représenté la fameuse barque permettant, simplement, de se promener, sur un lac ou sur une rivière, avec romantisme… Et jamais très éloigné d’une guinguette.
Ce qui est plus singulier, en revanche, c’est d’imaginer une yole comme un bateau hybride entre la barque et l’aviron, pour le plus grand plaisir de la promenade certes, mais aussi à des fins sportives.
Plus récemment, fort de l’expérience de sa traversée de l’Atlantique à la rame en 1980, Gérard d’Aboville conçoit, en 1982, avec l’aide de l’architecte naval François Vivier, la Yole 16 (5m), dite yole de mer. Reprenant des lignes classiques, étrave droite pour fendre les vagues, poupe en forme de verre à vin, le tout relié par une quille longue, l’ensemble donne au bateau non seulement une tenue de cap et de stabilité très appréciée mais aussi de grandes qualités esthétiques intrinsèques.
La partie sportive de la yole de mer, se caractérise par un banc à coulisse permettant de ramer dans les mêmes conditions qu’un aviron. Pouvant évoluer sur une eau agitée, cette embarcation autorise de belles trajectoires sur des rivières ou des fleuves fréquentés par l’intense navigation des grosses péniches de transport ou des bateaux de croisière. Défier les vagues et le courant ne relève donc plus d’une acrobatie dangereuse mais bien d’un jeu avec la vivacité du clapot, sans crainte du grand bain !
Se mouvoir par la force synchronisée de ses membres, tout en bénéficiant de la synthèse de cet environnement d’eau, de lumière et d’espace ? C’est peut-être la clef de notre recherche incessante, de nos jours, d’authenticité et d’écologie…
J.G