Gastronomie
Stéphane Pitré installe sa seconde table au Cellier
09 DéCEMBRE . 2019
C’est en 2017 que nous avions découvert Louis, le restaurant du chef Stéphane Pitré, juste avant qu’il n’accroche une première étoile au revers de sa veste. Une petite table d’exception de 20 couverts au talent affirmé qui nous avait réjouit. Le chef breton a désormais ouvert une annexe toute proche, nommée Le Cellier. On est allé voir si, en la circonstance, être installé rue de la Victoire était un bon présage.
Par Thierry Richard
(Texte et photographies)
C’est donc juste à côté de son (petit) vaisseau amiral, que l’ancien second de Jérôme Banctel chez Senderens a décidé de poser les tables du Cellier, son bistrot de quartier. Deux salles en enfilade, un jambon posé sur le bar, une cuisine en dé à coudre, des murs de pierres apparentes, une large bibliothèque garnie de belles bouteilles, Opinels sur les tables et sets de table en papier kraft. Le décor annonce la couleur : authenticité et chaleur campagnarde.
Les bouteilles exposées affirment une autre ambition. Régaler les convives de vins charmeurs tout en les restaurant de plats simples mais joliment tournés, à la manière Stéphane Pitré. Vue sur cour (à l’arrière) ou vue sur rue, à vous de choisir. Pour nous ce sera la lumière de la cour qui filtre ses lueurs automnales derrière la verrière.
Si le soir l’adresse se dévergonde et prend les chemins de traverse de petits plats à partager (Poulpe grillé, riz vinaigré, Andouille de Guéméné grillée au cidre…), d’escapades réjouissantes (Burger d’agneau à la menthe ou Camembert rôti aux truffes) et de portions sucrées très Breizh Power (Far breton, Kouign Amann…), au déjeuner il faudra piocher dans les propositions de l’ardoise, renouvelés quotidiennement.
Au menu ce jour là en entrée, un revigorant “Velouté de carottes” onctueux et légèrement sucré et des “Poireaux vapeur sauce gribiche” accompagnés d’un parfait de foie gras, étonnant va-et-vient entre aristo et populo, gastro et bistrot où finalement la cause du peuple triomphera dans les saveurs de câpres et d’oeufs durs.
Deux plats seulement au menu, on les goûtera donc tous les deux. Un “Cabillaud au four, petites bouchot, pommes de mer”, à la cuisson parfaite et à la chair délicate joliment twisté de pommes grenailles cuites à l’eau de mer et de moules bien fermes.
Puis un “Suprême de volaille rôti, fine mousseline de céleri” qui, sans faire d’effort de mise en scène, emporte la partie avec sa viande d’une tendreté bienveillante et sa purée de céleri aux notes délicates, relevé d’un jus robuste.
Un fromage et un dessert (savoureuse “Crème brûlée” aux dimensions inhabituelles et à la texture soyeuse), envoyez c’est pesé ! En salle on s’active et le service qui navigue à vue entre les tables d’habitués des bureaux voisins ne perd jamais le sourire. Dans nos verres, un petit Viognier du Pays d’Oc (Gayda 2018) frétillant et très parfumé aura joué bien mieux que les accessoires d’un déjeuner fort réussi, dans sa simplicité affirmée.
Alors si vous passez par là, n’hésitez pas, poussez le temps d’une parenthèse la porte de ce Cellier de chef.
T.R.
Le Cellier
25 rue de la Victoire
75009 Paris
Téléphone : 01 48 74 61 03
Fermé samedi et dimanche
Menus uniques au déjeuner à 21 € et 28 €
Le soir, à la carte compter entre 25 € et 35 €
Métro : Le Peletier