Un week-end au Portugal, ou plutôt à l’hôtel Six Senses

© Six Senses Douro Valley Hotel

Rêver, c’est tout ce qu’il nous reste. Apprendre à rêver tout ce qu’on souhaite aux autres en ce moment. Alors quoi on va s’interdire de parler des endroits qu’on aime au prétexte qu’on ne peut plus y aller ? Respirez, ça va passer. Servez-vous deux doigts d’un Graham’s 20 ans d’âge ou un Dow 1985, humez et fermez les yeux, vous y êtes. Presque.

Nous sommes sur les pentes escarpées du Douro, au sommet d’un coteau. Les kilomètres de lacets défilent entre les villages blancs, les églises vides et les fincas rénovées. Le soleil est haut dans le ciel. La température est estivale en dépit de la saison, les odeurs exhalent le thym sauvage, la sauge, le raisin.

© Six Senses Douro Valley Hotel

Au détour d’un virage, comme un enfant attend de découvrir la mer à l’horizon, on a le cœur qui bondit quand on aperçoit les vignes en terrasses, verdoyantes. Pour un peu on se croirait en Toscane avec ces allées de cyprès qui protègent des demeures seigneuriales appartenant aux dynasties du Porto.

Les plus grandes familles d’Europe se sont installées ici au XVIIIe siècle : locales, écossaises, anglaises ou françaises, elles y produisent depuis, le long des pentes escarpées de la vallée du Porto, l’un des meilleurs vins du monde.

Une voie de chemin de fer mythique relie la vallée à la ville éponyme, Porto, où les bateaux chargeaient aux siècles derniers les précieuses cargaisons. Aujourd’hui certaines de ces propriétés, comme l’ancienne Quinta Vale de Abrao, ont été transformées en hôtels de luxe.

Ce dernier est le plus majestueux d’entre eux, d’abord par sa situation, au cœur du vignoble. Situé sur un promontoire rocheux, il domine le cours du Douro depuis ses terrasses d’où la vue est à couper le souffle.

La demeure du XIXe siècle a de furieux airs de villa italienne ou provençale. Avec ses ocres, ses statues en marbre délicates, elle offre des espaces hors du commun.

© Six Senses Douro Valley Hotel

Jamais on n’a vu un intérieur aussi design et contemporain contraster aussi bien avec un bâtiment historique. La nature, le bois, la pierre et la tradition se marient à la modernité du service et des équipements.

Autour, 8 hectares de terrain pour arpenter les courbes du paysage, dévaler les pentes en VTT ou se promener main dans la main dans le potager biologique avec son carré d’herbes aromatiques.

Les produits frais y sont cueillis chaque jour par le chef, quand bien même les vins sont plus importants que les menus, forcément, au pays du Porto, la plus ancienne vallée des vins du monde.

© Aymeric Mantoux pour Les Hardis

Le reste est du même tonneau : piscine à tomber, spa de 2000 mètres carrés, vinothèque, espaces de lecture et de méditation exceptionnels… et on ne vous parle même pas de la vue depuis les chambres, à couper le souffle. C’est bien simple, il vous faudra quelques minutes pour le reprendre, votre souffle, et réaliser où vous êtes. Oui, parce que même inspiré du plus troublant de vos rêves, un endroit comme ça n’existe pas.

Et pourtant, le plus beau palace du Portugal entier demeure un repaire discret, retiré du monde où l’on serait bien en peine de vous dire ce qu’on y préfère faire. Eat, pray, love ? Dans l’ordre, le désordre ? Ou les trois en même temps.

© Six Senses Douro Valley Hotel

Le temps s’y étire, comme dans un paradis. Piscine, lecture, boire un verre, lecture, boire un verre, bronzer, admirer la vue. Te regarder toi. Dormir. Boire un verre. Te regarder de nouveau. Plonger dans l’eau fraiche. Lire. Boire un verre, profiter du soleil…. Je pourrais continuer longtemps comme ça. Vous aussi, vous verrez, on s’y fait très bien.

© Aymeric Mantoux pour Les Hardis

C’est le perfect hideaway, l’hôtel de rêve qu’on ne veut jamais quitter. Lorsque la voiture remonte le chemin escarpé de la propriété vers la route, on regarde en arrière dans le rétroviseur de la Fiat 500. Dans le jour tombant, plein de poussière d’or, les lacets du Douro semblent sourire.

© Six Senses Douro Valley Hotel

Trois jours qu’on est là, on n’est pas sortis de l’hôtel. On s’était bien promis, comme tous les amoureux, qu’on partirait visiter les petites églises, apprendre les secrets de la vinification du Porto, découvrir la cuisine locale ou le musée d’ethnologie régionale, qu’on reprendrait le yoga, ferait un grand tour en VTT… pour tout cela, et pour plein d’autres choses encore, il nous faudra revenir.

A.M

Pour réserver, c’est par ici.

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