Couteaux : l’éternel savoir-faire français

Nontron, le plus ancien des couteaux français

Le Nontron, avec sa lame qui se plie au creux d’un manchon en bois, serait le plus ancien des couteaux français. Il possède une allure aux formes subtiles et utiles, avec cette virole bloquante en laiton. La lame en acier s’extrait d’un manche boule en buis pyrogravé pour le modèle le plus classique.

Le tranchant peut se nicher également dans la fente d’un morceau de frêne, mais aussi d’ébène, d’olivier ou encore de noyer. Cet artisanat de la coutellerie a su s’adapter en conservant une élégance intemporelle, celle des vieux jours comme très actuelle, avec les particulièrement séduisants récents modèles de la collection Christian Ghion. 

Fontenille Pataud, une lame parfaitement habillée 

Yann Delarboulas avec sa compagne Cécile Dissay (ex salarié de la maison Hermès) sont particulièrement fiers d’être à la tête de la première entreprise créée en 1929 par une femme coutelière : Jeanne Fontenille Pataud. Cette coutellerie fait dorénavant partie des EPV (entreprises du patrimoine vivant) : l’excellence à la française. « Le Laguiole Nature reste le best-seller à l’international, nous explique Yann, alors que sur le marché français notre produit phare est le Thiers Nature. »

Leur gamme de laguiole, un couteau depuis trop longtemps mal copié à l’étranger, est remarquable. Leur dernier modèle est la réinterprétation du Pradel, un couteau pensé en 1867, dont la lame s’insère dans de l’olivier, du carbone, du bois de rose, du genévrier… C’est au choix. « Nous sommes une équipe d’artisans couteliers. Le même artisan réalise chaque couteau : du début jusqu’au produit fini, explique Yann fièrement. Nous avons aussi été les premiers à avoir proposé à la vente des couteaux sur internet.» Vous pouvez y surfer en toute sérénité…

Coursolle, un couteau de poche délicatement intemporel 

En 1902, Léon Coursolle imagine un couteau dont le manche plat arbore une gravure emboutie dans le laiton. Il devient le créateur français du couteau à sujets, avec cette lame en ​​acier carbone XC75 qui vient se glisser entre deux fines plaques de laiton en relief embouti à froid.

C’est le couteau rural par excellence, qui sert à table mais aussi en pleine nature durant un pique-nique. En refermant la lame, avant de le glisser dans sa poche, on caresse le suggestif et traditionnel relief. Des scènes de la vie de tous les jours : un berger, un chasseur, un joueur de tennis ou de biniou… Le couteau de poche Coursolle est à la fois historique et extrêmement chic. Il nous fait craquer.

Perceval, des couteaux de cuisine pensés par un cuisinier

Perceval, c’est l’histoire d’un chef cuisinier qui décide de s’engager dans la coutellerie. La messe est dite ? En 2005, Yves Charles, chef étoilé, se rend à Thiers avec le souci de mettre au point un couteau de table qui aurait les qualités du Perceval, le couteau fermant qu’il a en poche.

Pour les couteliers les plus réputés, le couteau de table est trop souvent le parent pauvre de la gamme : il se fabrique par séries de six et demeure impersonnel. Depuis une année, Félix Poché continue de faire évoluer cette marque originale et exigeante. Leur site internet a fait récemment peau neuve. “Nos modèles phares sont le 9.47 pour la table et le Français sur les pliants”, nous explique Félix Poché.

Bien à sa place, Manu Laplace

Thiers est la capitale de la coutellerie. Plus de 80% des couteaux produits en France proviennent de cette ville historique dans le secteur du couteau et au salon mondialement reconnu : Coutellia.

L’ensemble des activités liées au travail des couteaux, de la matière première aux produits finis y résident. Il n’est pas surprenant d’y retrouver le talent de Manu Laplace, un artisan coutelier au travail d’artiste qui propose des couteaux toujours uniques et terriblement efficaces. Son travail autour du couteau de chasse est reconnu. Ses couteaux de cuisine sont splendides. On hésite. Doit-on craquer pour le couteau ligne de vie ou celui en cep de vigne ? Alfred veut bien votre avis…